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« Si ta gueule est de travers, ne t’en prends pas au miroir. »
N. Gogol
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L’image de la semaine 50-2018 résulte de l’observation d’une coupe histologique au stéréomicroscope.
La structure coupée est de forme approximativement circulaire, et est délimitée par une épaisse enveloppe continue et composite.
Elle entoure un étroit espace semblant vide, puis un ensemble d’unités d’importances diverses et d’aspects variés.
L’enveloppe externe est constituée d’une tunique continue peu épaisse dans laquelle alternent des unités sombres et d’autres claires. Elle est recouverte d’un fin revêtement.
Elle correspond à un épithélium simple et prismatique, l’épiderme, surmonté d’une fine cuticule. Leur présence indique que la coupe concerne le corps entier d’un animal.
L’épiderme surmonte deux tuniques fibreuses. Les fibres de la tunique externe sont orientées parallèlement à la circonférence de la coupe alors que celles de la tunique interne ont une disposition semblant rayonnée. Il s’agit de fibres musculaires lisses respectivement circulaires et longitudinales.
L’ensemble entoure un étroit espace semblant vide, correspondant vraisemblablement à une cavité corporelle remplie de liquide, dans laquelle baignent les organes.
Dans la région médiane et inférieure une structure pleine est présente, formée de deux unités circulaires fibreuses accolées. Elle représente le système nerveux, prenant la forme d’une chaîne nerveuse ventrale qui comporte deux cordons nerveux longitudinaux portant des renflements, les ganglions nerveux, agencés par paires.
La chaîne nerveuse est surmontée dorsalement par deux sections circulaires, à paroi irrégulière et possédant une lumière. Ce sont vraisemblablement des sections transversales d’organes tubuleux. La paroi développe des replis dans la lumière, qui apparaissent formés d’une tunique continue et relativement épaisse au contact de la lumière sous laquelle un discret tissu fibreux est présent. Il est entouré d’un ensemble fibreux plus dense puis d’une couche claire.
Les structures tubuleuses sont ainsi délimitées, de la lumière vers la périphérie, par un épithélium simple prismatique soutenu par du tissu conjonctif fibreux puis une tunique de fibres musculaires et une enveloppe de cellules claires.
Une telle organisation est généralement caractéristique du tube digestif.
Entre chaîne nerveuse et tube digestif mais aussi dorsalement et latéralement par rapport au tube digestif sont situées de petites unités circulaires possédant une lumière au contenu dense et une paroi hétérogène.
Ce sont de même des structures tubuleuses coupées transversalement, de faible diamètre.
Elles correspondent à des vaisseaux sanguins, respectivement ventral, dorsal et latéraux.
L’organisation ainsi décrite est caractéristique du corps des Annélides comme le Lombric, également appelé Ver de terre.
Sa paroi corporelle a fait l’objet des articles des semaines 23-2018 et 26-2018 de Codex virtualis, et sa chaîne nerveuse de ceux des semaines 19-2018 et 20-2018. La portion œsophagienne de son tube digestif est présentée dans les articles des semaines 30-2018, 31-2018 et 32-2018, et ses vaisseaux sanguins dans ceux des semaines 46-2018, 47-2018 et 48-2018.
En l’occurrence, la coupe a été confectionnée dans la région antérieure du Lombric, au niveau des segments 9 à 11.
Par rapport à la section décrite dans l’article de la semaine 42-2018, réalisée postérieurement, de nombreux structures originales sont présentes.
En position ventrale, une structure formant deux paires d’expansions latérales est localisée au-dessus et sur les côtés de la chaîne nerveuse. Elle apparaît dense et constituée de sous-unités isolées. À droite son expansion ventrale est plus homogène.
En situation dorsale, deux volumineuses masses hétérogènes surmontent le tube digestif. Elles semblent également constituées de sous-unités cloisonnées.
Ces organes relèvent de l’appareil génital mâle du Lombric.
Ce sont les sacs testiculaires ventraux présents à raison de deux paires situées dans les segments 10 et 11. Il s’agit de régions spécialisées des cavités cœlomiques qui entourent les testicules. Les testicules sont également au nombre de deux paires, et localisés au contact des dissépiments antérieurs des segments 10 et 11. Ils résultent d’un développement local de la paroi de la cavité cœlomique et produisent des spermatogonies.
Les vésicules séminales sont des expansions dorsales des sacs testiculaires. Elles sont au nombre de deux paires pour le sac testiculaire antérieur et d’une paire pour le sac testiculaire postérieur. Elles recueillent les spermatogonies produites par les testicules et sont le siège de leur évolution en spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes sont ensuite drainés par des conduits, les spermiductes, jusqu’aux orifices génitaux mâles du segment 15.
Deux volumineuses structures circulaires, qui possèdent une paroi peu épaisse délimitant une lumière, sont situées latéralement.
Il s’agit d’organes relevant de l’appareil génital femelle, les réceptacles séminaux ou spermathèques.
Organes sphériques pairs situés dans les segments 9 et 10, ils sont ouverts sur l’extérieur par des pores et stockent les spermatozoïdes reçus du partenaire pendant l’accouplement.
Possédant un appareil génital mâle et un appareil génital femelle, le Lombric est un animal hermaphrodite.
Pour en savoir plus, consulter :
• les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)
• Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris
• Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris
• Leake L. D., 1975 – Comparative histology, an introduction to the microscopic structure of animals. Academic press, 738p. London, New York, San Francisco