La métamérie : une segmentation corporelle le long de l’axe antéropostérieur


La métamérie : une segmentation corporelle le long de l’axe antéropostérieur
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La segmentation corporelle longitudinale peut être décrite chez les Annélides, groupe dans lequel elle est particulièrement marquée, avec l’exemple du Lombric également appelé Ver de terre.

La métamérie : des unités corporelles répétées le long de l’axe antéropostérieur, les métamères

 

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Le corps du Lombric est vermiforme. Il est constitué d’anneaux accolés, délimités par des constrictions et distribués le long de l’axe longitudinal.

Le premier anneau, le péristomium, porte l’orifice buccal et le dernier, le pygidium, porte l’orifice anal. Un lobe riche en cellules sensorielles est présent à l’avant de la bouche, le prostomium. Entre péristomium et pygidium, le tronc est formé de 100 à 150 anneaux très semblables les uns aux autres, à l’exception des segments 32 à 37 renflés et dont le tégument est glandulaire, constituant le clitellum, et 9 à 15 portant les orifices génitaux en face ventrale.

Le groupe des Annélides est subdivisé en trois sous-groupes :

  • les Oligochètes, dont le Lombric fait partie, dont les segments corporels portent un nombre réduit de soies ;
  • les Polychètes comme la Néréis, possédant une segmentation marquée, chaque segment portant une paire de parapodes latéraux munis de nombreuses soies ;
  • les Achètes comme la Sangsue, dont les anneaux sont dépourvus de soies.

 

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L’annélation corporelle est la manifestation morphologique d’une segmentation anatomique. À l’intérieur du corps, chaque anneau est délimité par deux parois, antérieure et postérieure, appelées dissépiments. Il contient deux cavités remplies de liquide, les cavités cœlomiques.

Un tel agencement définit un métamère : il s’agit d’un segment corporel organisé autour d’une paire de cavités cœlomiques. À cet égard, le prostomium et le pygidium, dépourvus de cavité cœlomique, ne sont pas des métamères à la différence de tous les segments troncaux.

Chaque métamère présente une paire d’organes excréteurs, les métanéphridies qui, se répétant de segment en segment, sont qualifiées de métamérisées.

En revanche, le tube digestif ainsi que les vaisseaux sanguins dorsal et ventral courent sur toute la longueur de l’organisme et ne sont pas métamérisés. Il en va de même pour l’appareil reproducteur représenté notamment par les vésicules séminales et les spermathèques, qui ont une localisation ponctuelle.

Des vaisseaux sanguins latéraux relient les vaisseaux dorsal et ventral, dans les métamères 7 à 11 de la région antérieure, et constituent des cœurs latéraux. Ils peuvent être qualifiés de métamérisés.

En relation avec la métamérie, comment sont précisément distribués les organes ?

La métamérie : une répétition d’organes le long de l’axe antéropostérieur

 

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En coupe longitudinale, les métamères apparaissent bordés des dissépiments et organisés autour de cavités liquidiennes dans lesquelles les métanéphridies tubuleuses sont présentes. La musculature pariétale localisée sous le tégument comporte deux tuniques, circulaire externe et longitudinale interne. La tunique circulaire est répétée dans chaque métamère, elle est métamérisée.

En coupe transversale, les cavités cœlomiques apparaissent bordées d’une fine enveloppe. Au contact de la tunique musculaire longitudinale, elle correspond à la somatopleure alors qu’autour du tube digestif elle correspond à la splanchnopleure. Dorsalement et ventralement, les cavités cœlomiques droite et gauche s’affrontent. Leurs enveloppes associées constituent des mésentères dans lesquels les organes longitudinaux sont suspendus. Le mésentère dorsal disparaissant, les cavités cœlomiques droite et gauche fusionnent. Les dissépiments sont de même formés de l’association des enveloppes postérieure et antérieure des cavités cœlomiques deux métamères successifs. Le système nerveux est représenté par une chaîne nerveuse ventrale, comportant une paire de ganglions par métamère, reliés entre eux par une commissure, et avec ceux des métamères antérieur et postérieur par des connectifs.

Finalement la métamérie est accompagnée d’une distribution régulière des organes le long de l’axe antéropostérieur. Elle concerne :

  • les organes excréteurs, les métanéphridies, et porte le nom de néphromérie ;
  • les vaisseaux sanguins et correspond à l’angiomérie ;
  • la musculature pariétale et est appelée myomérie ;
  • le système nerveux avec une paire de ganglions par métamère, déterminant la neuromérie.

 

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L’exemple des Annélides permet de définir la métamérie comme la répétition d’unités corporelles le long de l’axe antéropostérieur, organisées autour de cavités liquidiennes cœlomiques. Elle se manifeste morphologiquement et anatomiquement. Elle est accompagnée de la répétition d’organes déterminant une néphromérie, une angiomérie, une myomérie et une neuromérie. Chez les Polychètes, les gonades sont également métamérisées, il y a gonomérie.

L’organisation corporelle des Annélides achètes est originale à cet égard, leurs métamères correspondant à plusieurs anneaux.

Quelle est l’origine de la métamérie des Annélides ?

La métamérie : une segmentation et un creusement du mésoderme

Le plan d’organisation d’un organisme est mis en place au cours du développement. Il en va de même pour la métamérie, en tant que caractéristique du plan d’organisation.

 

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Le développement embryonnaire des Annélides polychètes donne naissance à un type larvaire qualifié de trochophore. En forme de toupie, la larve trochophore mène une vie planctonique. Elle possède une ciliature organisée en couronnes, rangées et touffe apicale, un tube digestif renflé ainsi que des organes excréteurs, les protonéphridies. De part et d’autre du tube digestif sont situés deux massifs de mésoderme pleins.

 

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Le développement et la croissance de la larve trochophore conduisent à une larve métatrochophore plus longue et dont le corps est formé de segments. Chacun contient deux massifs de mésoderme creux, ébauches de cavités cœlomiques.

Ils proviennent du bourgeonnement des massifs mésodermiques pleins de la larve trochophore, à l’origine de bandelettes mésodermiques. À l’avant des bandelettes se détachent des paires de massifs de mésoderme, au sein desquels des cavités sont progressivement creusées. L’enveloppe des cavités cœlomiques a ainsi une origine mésodermique.

La métamérie est donc une division du corps en segments semblables les uns aux autres dans le cas des Annélides, le long de l’axe antéropostérieur. Elle est qualifiée d’homonome. Les métamères sont organisés autour de cavités cœlomiques d’origine mésodermique et contiennent des organes métamérisés.

Comment la métamérie ainsi décrite est-elle exprimée dans les autres groupes animaux ?