L’Escargot des haies (Cepaea nemoralis) dont le polymorphisme a fait l’objet de la page « Tous différents… mais une seule espèce » du Cabinet de curiosités virtuel, est une espèce fréquente dans la nature ordinaire.
Avec leur coquille de couleur jaune ou rose, ornée d’un nombre variable de bandes brunes de largeurs diverses, ses représentants présentent une variabilité remarquable.
Comme beaucoup d’autres, l’espèce est présente dans les collections d’histoire naturelle, notamment sous forme de coquilles.
C’est en particulier le cas dans les collections de malacologie du Musée des Confluences de Lyon, conservées au Centre de conservation et d’étude des collections (CCEC) qui lui est associé.
Les collections malacologiques du Musée des Confluences
Aujourd’hui entreposées dans des rayonnages mobiles et dans des conditions favorables à leur préservation, les collections malacologiques du Musée des Confluences ont été constituées à partir du XVIIe siècle. Elles ont été considérablement enrichies au XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Les spécimens proviennent généralement de dons, d’achats ou d’échanges. Ils sont parfois regroupés en collections nominales et d’autres fois dispersés au sein de collections générales.
De nombreux facteurs affectent la vie des collections. Extrinsèques ou intrinsèques, parmi eux figurent :
• les évènements historiques comme la Révolution française, qui apportent leur lot de déménagements, de dispersions voire de destructions ;
• les contraintes matérielles de place, d’exposition, de conservation, qui conduisent à des éliminations, des remaniements et des dégradations ;
• l’intérêt porté par les scientifiques aux collections, favorisant leur essor ou provoquant leur abandon.
Ces aléas expliquent qu’il est souvent délicat de retrouver la trace des spécimens les plus anciens, ou d’identifier avec précision l’origine de certains échantillons, d’autant plus que les documents accompagnant les objets n’existent pas toujours.
L’Escargot des haies dans les collections malacologiques du Musée des Confluences
Des coquilles d’Escargots des haies sont incluses dans diverses collections nominales identifiées du Musée des Confluences, comme le montrent les exemples ci-dessous.
La collection Gabillot
Datant de la seconde moitié du XIXe siècle, la collection Gabillot, du nom du scientifique lyonnais qui l’a constituée, Joseph Gabillot, a été cédée à la Société linnéenne de Lyon à la même époque.
Entrée au Muséum de Lyon, aujourd’hui Musée des Confluences, dans les années 1980, elle a été soigneusement réhabilitée.
La collection Gabillot est composée de coquilles collées sur des cartons portant indication du nom scientifique de l’espèce et de la localité de collecte.
La collection Perroud
Constituée à la fin du XIXe et au début du XXe siècles par Charles Perroud, cette collection a été donnée au Muséum de Lyon à la mort de ce dernier.
Comme la précédente, elle est formée de coquilles collées sur des cartons portant la dénomination de l’espèce et la localité de prélèvement.
La collection Terver
Élaborée pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la collection Terver (Ange-Paulin Terver) est l’une des plus importantes collections malacologiques du Muséum de Lyon, auquel elle a été donnée en 1875.
Elle comporte en particulier des échantillons collés sur carton, le nom de l’espèce et le lieu de collecte y figurant.
Si certains spécimens composent une collection nominale, d’autres sont inclus dans une collection générale sans forcément être repérés.
La collection Rivet
Entrée au Muséum de Lyon dans les années 1930, la collection Rivet est originale de par son conditionnement : les spécimens sont placés dans des barquettes formées de lettres pliées à la manière de l’origami.
De l’importance des collections d’histoire naturelle
À travers des quelques exemples, il apparaît que le polymorphisme de la coquille de l’Escargot des haies est illustré dans les collections d’histoire naturelle.
En raison de l’absence d’informations précises sur les collectes (dates, sites, etc.), l’analyse scientifique de celui-ci est toutefois délicate.
En revanche, l’intérêt patrimonial de ce matériel est indéniable, les collections reflétant l’histoire des sciences et retraçant l’activité des naturalistes.
L’origine des premières collections d’histoire naturelle est à rechercher dans la curiosité ou le goût pour les objets esthétiques.
Elles ont ensuite regroupé des sujets d’études scientifiques, servant en particulier à l’établissement d’un inventaire des espèces vivantes.
Après avoir connu une période de déclin, elles connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt, sources d’informations sur la biodiversité, la phylogénie ou encore la biogéographie.
Pour en savoir plus sur les collections malacologiques du Muséum de Lyon, consulter le site internet du Musée des confluences, rubrique Le musée – Les collections
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Références :
• Audibert C. et Clary J., 2007 – Les collections malacologiques du Muséum de Lyon. Cahiers scientifiques – Département du Rhône – Musée des Confluences, Lyon – n°13, p. 73-104
• Thivent V., 2004 – De l’utilité des collections d’histoire naturelle. La recherche, Paris – n°381, p.44-47
Cette page a été réalisée grâce à Cédric Audibert et Joël Clary du Centre de conservation et d’étude des collections du Musée des Confluences de Lyon.
Qu’ils soient remerciés pour la qualité de leur accueil et le partage de leur passion.