Le cycle de développement de la Coccinelle asiatique
La Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est une espèce originaire du sud-est de l’Asie, introduite en Europe dans le cadre de la lutte biologique contre les pucerons.
Les adultes de cette espèce présentent des colorations et ornementations très variées : points rouges sur fond noir, points noirs sur fond orange ou rouge, couleur orange sans points etc.
L’espèce est très polymorphe mais seule la taille distingue mâles et femelles, les premiers étant légèrement plus petits que les secondes.
Désormais abondante dans les parcs et jardins, la Coccinelle asiatique peut aisément être observée et servir de modèle pour la description des différentes phases du cycle de développement des Coccinelles.
De la même manière que chez les autres Insectes, c’est à la faveur d’un accouplement que la Coccinelle asiatique mâle transfère à la femelle ses gamètes, les spermatozoïdes.
Il intervient généralement au printemps ou au début de l’été.
La fécondation des ovules par les spermatozoïdes se déroule à l’intérieur de l’organisme femelle.
Il s’agit d’une fécondation interne.
Peu après, la femelle dépose ses œufs sur la face inférieure d’une feuille, souvent à proximité d’une colonie de pucerons.
La nouvelle génération se développe au sein des œufs, protégée par les enveloppes de ces derniers.
Cette phase du développement, appelée développement embryonnaire, dure en moyenne 3 à 5 jours.
Les œufs éclosent alors, libérant chacun un nouvel individu.
À l’éclosion, il est difficile de reconnaître une Coccinelle asiatique dans l’individu émergeant.
Ce dernier possède un corps allongé et aplati selon l’axe dos-ventre. Il est formé d’une tête, d’un thorax muni de 3 paires de pattes ventrales et d’un abdomen mais ne porte pas d’ailes.
Par comparaison, le corps de l’adulte est plutôt court et globuleux. Il est également caractérisé par la présence de 2 paires d’ailes insérées sur le thorax.
L’individu issu du développement embryonnaire est une larve, différant de l’adulte par sa morphologie, son anatomie et certains aspects de son mode de vie.
La larve est carnivore et se nourrit activement, en particulier de pucerons mais également d’autres proies.
Elle subit trois mues, qualifiées de larvaires, au cours desquelles elle grandit et acquiert des « épines » ainsi que des taches oranges.
Après 15 jours de vie larvaire, l’individu se fixe sur la face inférieure d’une feuille à l’aide de l’extrémité postérieure de son abdomen.
La larve se transforme alors en une nymphe immobile à la faveur d’une nouvelle mue dite larvo-nymphale, se recroquevillant et acquérant une cuticule rigide, colorée en orange et ponctuée de noir.
L’adulte également appelé imago émerge de la nymphe après environ 1 semaine, lors d’une mue nympho-imaginale qui met un terme au développement post-embryonnaire débuté au moment de l’éclosion.
La formation de l’adulte est réalisée au sein de l’enveloppe de la nymphe. Elle est marquée par l’acquisition de la forme du corps, des ailes, de la maturité sexuelle.
Il s’agit d’une métamorphose qui transforme la larve en imago.
Les caractéristiques du cycle de développement de la Coccinelle asiatique (présence d’une larve et d’une nymphe, métamorphose) font de cette espèce un Insecte holométabole.
Du fait du développement interne des ébauches d’ailes chez la larve et la nymphe, elle est qualifiée d’endoptérygote.
Le cycle de développement de la Coccinelle asiatique dure à peu près 35 jours et plusieurs générations peuvent être produites chaque année, ce qui explique l’expansion de l’espèce en Europe et son caractère invasif.
De même que les autres espèces de Coccinelles, la Coccinelle asiatique passe l’hiver à l’état adulte.
De nombreux individus se regroupent en automne et se mettent fréquemment à l’abri dans les constructions humaines.
Pour en savoir plus sur la Coccinelle asiatique
• consulter l’insectarium du portail de la ville de Montréal (adresse http://www2.ville.montreal.qc.ca/insectarium)
• télécharger l’article « La Coccinelle asiatique » de Gilles San Martin, Tim Adriaens, Louis Hautier et Nicolas Ottart paru dans la revue Insectes n°136
Retrouvez la revue Insectes en ligne, sur le site de l’Office pour les Insectes et leur environnement (OPIE, adresse : http://www.insectes.org/).
Pour accéder aux images des Coccinelles et Insectes apparentés des parcs de Gerland et des berges du Rhône
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