Semaine 30-2018

Une citation

« On pense comme on se heurte. »

P. Valéry

 

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Quel est cet organe ?
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L’image de la semaine 30-2018 provient de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x4 du microscope photonique.

Elle est formée d’une paroi en demi-cercle délimitant une lumière située en haut de l’image. Peu dense, elle comporte quelques plis et creux. Il pourrait s’agir d’une section transversale ou oblique d’une structure tubuleuse.

 

Au contact de la lumière, une tunique densément colorée est présente. Elle apparaît constituée d’une couche de sous-unités allongées le long des rayons, accolées et contenant chacune un point coloré. Elle est surmontée d’une bordure irrégulière. Une telle organisation suggère qu’il s’agit d’un épithélium simple et prismatique, tissu formé de cellules jointives et plus hautes que larges, à noyau basal. Leur bordure pourrait correspondre à une ciliature.

 

L’épithélium est entouré d’une fine tunique fibreuse comportant de volumineux espaces intensément et uniformément colorés. Elle correspond à du tissu conjonctif fibreux dans lequel de vastes espaces sanguins sont logés. Ils ne contiennent pas de cellules.

 

L’essentiel de l’épaisseur de la paroi est représenté par un espace semblant vide, cloisonné par de fines travées cellulaires. L’une d’elle est renflée et contient des unités circulaires de couleur bleue, vraisemblablement de petites sphères ou sphérules coupées transversalement. Les espaces semblent en relation avec la lumière centrale au niveau des creux de l’épithélium.
Cet agencement laisse à penser que les espaces vides correspondent à des lumières de glandes tubuleuses. Les cloisons seraient constituées des épithéliums glandulaires, simples et pavimenteux, reposant sur du tissu conjonctif fibreux. En raison de leur vaste lumière et de la finesse des cloisons épithéliales, elles sont nommées glandes lamellaires.

 

L’enveloppe externe est formée de deux tuniques fibreuses, respectivement sectionnées longitudinalement et transversalement. Ce sont deux fines tuniques musculaires, circulaire interne et longitudinale externe.

 

Enfin, des amas clairs et finement ponctués sont présents, à la surface de la paroi décrite. Ils sont semblables au tissu chloragogène décrit dans l’article de la semaine 25-2018 de Codex virtualis.

 

L’épithélium simple et cilié bordant la lumière, le tissu conjonctif fibreux comprenant de nombreux espaces sanguins, les tuniques musculaires circulaire et longitudinale ainsi que le tissu chloragogène périphérique sont caractéristiques du tube digestif des Annélides, en l’occurrence du Lombric.

Les glandes lamellaires sont spécifiques de sa région antérieure, plus particulièrement de l’œsophage. Elles sont présentes dans la paroi œsophagienne et localement sous forme d’invaginations dans les cavités cœlomiques, appelées poches œsophagiennes. Les sphérules observées dans la cloison correspondent à des concrétions minérales, en l’occurrence de carbonate de calcium. Elles peuvent être déversées dans la lumière du tube digestif. Les glandes lamellaires et œsophagiennes, en raison de la présence du carbonate de calcium, sont dites calcarifères. Elles pourraient jouer le rôle de réserve de calcium, de stockage du dioxyde de carbone ou contribuer à la neutralisation des acides de l’humus de la lumière de l’œsophage après sécrétion.

 

Pour en savoir plus, consulter :

les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)

Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris

Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris

Leake L. D., 1975 – Comparative histology, an introduction to the microscopic structure of animals. Academic press, 738p. London, New York, San Francisco