Une citation
« C’est en ayant tué la colère qu’on s’endort en paix. »
Bouddha
Une image
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L’image de la semaine 39-2017 résulte de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x40 du microscope photonique.
Elle comporte une structure centrale de forme ovale, nettement délimitée et incluant plusieurs espaces qui semblent vides.
Autour sont disposées des unités circulaires ou allongées possédant une paroi d’épaisseur constante entourant une lumière. Il s’agit vraisemblablement de sections de tubes, transversales ou obliques.
La structure centrale est bordée d’une couche continue de cellules jointives et plates, entourée de tissu fibreux. Elle constitue un épithélium simple et pavimenteux, reposant sur du tissu conjonctif fibreux.
Dans la partie supérieure de l’image, les cellules sont plus hautes et l’épithélium est cubique. Une transition progressive intervient entre les deux catégories d’épithéliums.
Le cœur de la structure centrale est isolé de l’enveloppe externe par un espace qui semble vide. Il est constitué d’unités de formes irrégulières, comportant une large lumière et délimitées par une paroi relativement fine. Ce sont des structures tubuleuses et ramifiées.
Localement, la lumière contient des cellules nucléées, ovales à cytoplasme homogène ou circulaires à cytoplasme granuleux.
La paroi est formée d’une couche de cellules plates à noyau allongé du côté de la lumière, d’une tunique fibreuse et d’une assise de cellules arrondies du côté de l’espace externe. Il s’agit respectivement d’un épithélium simple pavimenteux, de tissu conjonctif fibreux et d’un feuillet de cellules renflées.
Les sections de tubes localisées autour de la structure centrale peuvent être classés en deux catégories selon les particularités des cellules formant leurs parois :
• certains tubules possèdent une paroi constituée d’une couche de cellules aussi hautes que larges ou plus hautes que larges, à noyau circulaire et hérissées d’expansions au contact de la lumière, elles déterminent un épithélium simple, cubique à prismatique, muni d’une bordure en brosse apicale ;
• d’autres tubules sont délimités par une paroi comportant une couche de cellules aussi hautes que larges, à noyau circulaire et dépourvues d’expansions au contact de la lumière, elles forment un épithélium simple et cubique.
Les épithéliums sont entourés d’une tunique fibreuse relativement serrée et les sections de tubules isolées par un tissu fibreux lâche. Ce sont tous deux des tissus conjonctifs fibreux, présentant des densités différentes.
La structure centrale correspond à un corpuscule de Malpighi. Son enveloppe externe est le feuillet pariétal de la capsule de Bowman, délimitant un espace appelé espace de Bowman.
Le cœur du corpuscule de Malpighi est occupé par des vaisseaux sanguins capillaires ramifiés, agencés en un bouquet, dans lesquels quelques cellules sanguines sont visibles. L’épithélium simple pavimenteux qui les borde est un endothélium.
Le feuillet formé de cellules renflées correspond au feuillet viscéral de l’espace de Bowman.
L’organisation ainsi décrite est caractéristique du rein des Vertébrés. Il est constitué d’unités fonctionnelles appelées néphrons, assurant la production de l’urine.
Chaque néphron comporte une capsule de Bowman sphérique formée d’un feuillet pariétal et d’un feuillet viscéral délimitant un espace de Bowman.
Le feuillet viscéral est plaqué sur les vaisseaux sanguins capillaires agencés en bouquet, qui constituent le glomérule.
Glomérule et capsule de Bowman forment le corpuscule de Malpighi, responsable de la production de l’urine par filtration du sang à travers l’endothélium des vaisseaux capillaires, la membrane basale et le feuillet viscéral.
L’urine produite, qualifiée de primitive, est accumulée dans l’espace de Bowman puis prise en charge par le tubule urinaire qui le draine. L’origine du tubule urinaire détermine le pôle urinaire du corpuscule de Malpighi visible dans la partie supérieure de l’image.
Les tubules observés correspondent d’une part aux tubules proximaux, présentant une bordure en brosse et faisant suite aux corpuscules de Malpighi, et d’autre part aux tubules distaux dépourvus de bordure en brosse et situés en aval des précédents.
Ils réalisent des modifications de la composition de l’urine primitive, la transformant en urine définitive évacuée hors de l’organisme par les voies urinaires.
La présence de globules rouges nucléés dans les vaisseaux sanguins indique que le rein décrit n’appartient pas à un Mammifère. Il s’agit en l’occurrence d’un rein de Roussette, du groupe des Élasmobranches sélaciens.
Il peut être comparé à celui des Mammifères (Rat) ayant fait l’objet des articles des semaines 15-2017 et 16-2017 de Codex virtualis, ainsi qu’à celui des Téléostéens (Gardon) décrit dans l’article de la semaine 34-2017.
Pour en savoir plus, consulter :
• les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)
• Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris
• Genten F., Terwinghe E., Danguy A., 2010 – Histologie illustrée du poisson. Quae, 505p. Versailles
• Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris