Une citation
« Chaque pas doit être un but en même temps qu’il nous porte en avant. »
J. W. von Goethe
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L’image de la semaine 40-2017 résulte de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x40 du microscope photonique.
La coupe est constituée de sections circulaires ou ovales de structures présentant une lumière, dont les parois sont d’épaisseur régulière.
Il s’agit vraisemblablement d’unités tubuleuses coupées transversalement ou obliquement, voire longitudinalement.
Elles sont entourées d’un tissu fibreux, qui comble également les espaces qui les séparent.
Plusieurs catégories de tubules sont distinguées selon les particularités de leurs parois. Sont ainsi observés des tubules :
• bordés d’une assise de cellules jointives, légèrement plus hautes que larges, possédant un noyau ovale allongé parallèlement à l’axe longitudinal des cellules, et munies d’expansions fines et régulières au contact de la lumière
il s’agit d’un épithélium simple prismatique (ou cylindrique) portant une bordure en brosse apicale ;
• délimités par une couche de cellules jointives, bien plus hautes que larges, présentant un noyau ovale, dont l’axe longitudinal coïncide avec celui de la cellule, et portant des expansions longues, denses et régulières au contact de la lumière
de même que précédemment, les cellules forment un épithélium simple et prismatique (ou cylindrique) muni d’une bordure en brosse apicale, cependant le caractère prismatique est plus accusé et la bordure en brosse plus dense et haute ;
• dont la paroi est constituée d’une couche de cellules aussi hautes que larges, à noyau circulaire et dépourvues d’expansions apicales
elles déterminent un épithélium simple cubique sans différenciation apicale.
Les différents tubules sont entourés d’une tunique fibreuse correspondant à du tissu conjonctif fibreux.
Ils sont isolés les uns des autres par un tissu interstitiel fibreux comportant des faisceaux de fibres et des cellules éparses, traversé de sections de tubes bordés d’une assise de cellules plates, bordant une lumière contenant des cellules isolées.
Cette organisation est caractéristique du rein des Vertébrés.
Les unités fonctionnelles de cet organe, appelées néphrons, sont formées d’une capsule de Bowman, sphérique et creuse, associée à un bouquet de vaisseaux capillaires sanguins, le glomérule. L’ensemble constitue un corpuscule de Malpighi, siège de la formation de l’urine primitive par filtration du sang.
Les néphrons possèdent également un tubule urinaire drainant l’urine produite par le corpuscule de Malpighi. Il l’achemine vers le conduit urinaire tout en modifiant sa composition.
Les néphrons d’un rein sont séparés par un tissu interstitiel constitué de tissu conjonctif fibreux dans lequel courent des vaisseaux sanguins, et notamment des capillaires.
Une coupe de rein apparaît constituée de sections de tubules délimités par des épithéliums simples cubiques ou prismatiques. La possession d’une bordure apicale permet d’identifier un tubule proximal, situé peu après la capsule de Bowman dans le néphron. L’absence de bordure en brosse signale un tubule distal, région du tubule urinaire faisant suite au tubule proximal.
En l’occurrence, le tubule proximal présente deux agencements distincts par la hauteur de l’épithélium ainsi que la densité et la régularité de la bordure en brosse. La région à épithélium relativement bas et à bordure en brosse peu régulière est désignée par l’abréviation P1 et la région à épithélium haut et bordure en brosse très régulière par P2.
L’existence de régions distinctes dans le tubule proximal et de globules rouges nucléés dans les vaisseaux sanguins indique que le rein étudié n’appartient pas à un Mammifère. Il s’agit d’un rein d’Élasmobranche sélacien, plus précisément de Petite Roussette, dont le corpuscule de Malpighi a fait l’objet de l’article de la semaine 39-2017 de Codex virtualis.
Chez les Élasmobranches, le tubule proximal réabsorbe depuis l’urine de petites molécules organiques comme le glucose et les acides aminés. Il sécrète par ailleurs dans l’urine des ions divalents comme les ions magnésium et sulfates. Il est également le siège d’échanges d’eau avec le compartiment sanguin.
Le tubule distal assure quant à lui une réabsorption d’urée.
Pour en savoir plus, consulter :
• les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)
• Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris
• Genten F., Terwinghe E., Danguy A., 2010 – Histologie illustrée du poisson. Quae, 505p. Versailles
• Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris