Semaine 52-2015

Une citation

« Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. »

J. Renard

 

Une image

Éponge tube de fer
Éponge tube de fer (Roscoff, février 2011)

 

L’Éponge tube de fer (Haliclona simulans) est un animal marin appartenant au groupe des Démosponges au sein duquel elle représente la famille des Chalinidés.

L’espèce est présente dans la partie inférieure de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une trentaine de mètres de profondeur.

Elle affectionne le milieu rocheux abrité, mais occupe également les environnements agités ou encore légèrement sableux.
Elle vit fixée sur les rochers, dans les fissures ou sous les algues comme les laminaires.

 

L’Éponge tube de fer est identifiée à sa forme, ses dimensions, sa consistance et sa couleur.

Elle peut constituer de fines plaques à la surface du substrat, forme qualifiée d’encroûtante, des coussinets, des branches ramifiées rampantes ou dressées.

Sa taille varie de quelques centimètres de diamètres pour les formes encroûtantes à une trentaine de centimètres pour les formes branchues.

De consistance ferme et non compressible, l’Éponge tube de fer présente une surface lisse, occasionnellement hérissée de petites expansions.
Elle porte des orifices circulaires régulièrement distribués, d’un diamètre de 2 à 4 mm. Ils sont souvent légèrement surélevés, situés au sommet de petits cratères. La surface est également percée de pores de très faible diamètre, peu visibles à l’œil nu.

Le corps est de couleur beige ou grise, fréquemment maculée de brun-rouge ou de vert. Le pourtour des oscules est généralement plus pâle.

 

À l’instar des autres Démosponges (dont quelques espèces sont présentées dans les articles des semaines 11-2014, 19-2015, 20-2015, 33-2015, 34-2015, 36-2015 et 38-2015 de Codex virtualis), l’Éponge tube de fer se nourrit de plancton, qu’elle obtient par filtration de l’eau de mer.
Elle pratique la suspensivorie, ou microphagie par filtration.

La paroi du corps entoure une cavité centrale désignée par le terme atrium, ouverte sur le milieu extérieur par un oscule.
Cette paroi est composée de chambres qualifiées de vibratiles, tapissées de cellules munies d’un flagelle et spécifiques du groupe, appelées choanocytes.
Les chambres vibratiles communiquent avec le milieu extérieur par des pores dits inhalants, par l’intermédiaire de canaux. Elles sont également ouvertes l’atrium, via des canaux dit exhalants.

Les battements des flagelles des choanocytes génèrent un courant d’eau à travers la paroi corporelle : elle entre par les pores inhalants, emprunte les canaux inhalants, pénètre dans les chambres vibratiles puis sort par les canaux exhalants, l’atrium et l’oscule.
Les particules en suspension entraînées par le courant d’eau sont captées par les choanocytes des chambres vibratiles, internalisées et digérées.
Les molécules issues de la digestion sont ensuite distribuées à l’ensemble des cellules de l’organisme.

 

Peu d’informations sont disponibles quant à la reproduction de l’Éponge tube de fer.

Les données relatives aux espèces voisines peuvent être énoncées.

La famille des Chalinidés comporte des espèces gonochoriques constituées d’individus mâles, produisant des spermatozoïdes, et d’individus femelles, formant des ovules, mais également des espèces hermaphrodites, dont les représentants produisent des spermatozoïdes et des ovules.

À maturité, les spermatozoïdes sont généralement libérés dans l’eau de mer. Ils pénètrent à l’intérieur d’un individu femelle ou en phase femelle à la faveur des pores inhalants.
Dans les chambres vibratiles, ils sont pris en charge par des choanocytes qui s’isolent, s’enfoncent en profondeur dans la paroi corporelle, et les acheminent vers les ovules avec lesquels ils fusionnent, donnant naissance à des œufs.

Les œufs sont incubés dans l’individu femelle ou en phase femelle pour toute la durée du développement embryonnaire, qui peut atteindre quatre à cinq mois.

Leur éclosion libère des larves caractéristiques appelées parenchymula.
Elles atteignent le milieu par les oscules et mènent une courte vie planctonique d’une durée variant de quelques heures à trois jours, au terme de laquelle elles gagnent le fond où elles se transforment en individus juvéniles par une métamorphose.

Outre cette reproduction sexuée, les Chalinidés pratiquent une reproduction asexuée consistant en la production de gemmules, constituées de cellules indifférenciées appelées archéocytes, associées à des réserves et protégées par une enveloppe.
Il s’agit de formes de résistance formées en été, passant l’hiver fixées sur le substrat alors que les adultes meurent, et se développant au printemps en de nouveaux individus.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche PETIT DE VOIZE Patrice, MAILLARD Patrick, in : DORIS, 3/12/2014 : Haliclona (Haliclona) simulans (Johnston, 1842) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=502 – consulté le 09 novembre 2015)

le site Marine species identification portal (en anglais – adresse http://species-identification.org)