Semaine 53-2015

Une citation

« Accepter les dépendances que nous impose la nature, c’est la sagesse ; les aimer, c’est le bonheur. »

B. Grasset

 

Une image

Subérite figue
Subérite figue (Carantec, février 2009)

 

La Subérite figue (Suberites ficus) est un animal marin appartenant au groupe des Démosponges au sein duquel elle représente la famille des Subéritidés.

Elle est présente dans la partie inférieure de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 200 mètres le plus souvent.
Elle fréquente en particulier les herbiers et affectionne les milieux agités. Elle est néanmoins également observée en milieu calme.

Elle vit fixée sur des rochers, des pierres, des coquilles voire des algues. Elle peut englober totalement son support lorsqu’il est de taille réduite.

 

La Subérite figue est aisément identifiée à sa forme, sa taille et sa couleur.

La forme du corps évoque parfois l’apparence d’une figue. Souvent massive, elle peut être sphérique, cylindrique ou lobée, voire organisée en coussins irréguliers.

De consistance souple et plutôt élastique, elle possède une surface lisse, douce ou légèrement rugueuse au toucher.
Elle porte de un à cinq, voire davantage, orifices appelés oscules qui occupent les sommets des sphères, cylindres, lobes et coussins. Leur diamètre est important, il peut atteindre 50 mm.

Son diamètre varie de 100 à 400 mm.

Sa couleur est le plus souvent orange, variant du jaune au brun. Plus rarement, elle peut être blanche, grise ou verdâtre.

 

De même que les autres Démosponges (dont quelques exemples sont présentés dans les articles des semaines 11-2014, 19-2015, 20-2015, 33-2015, 34-2015, 36-2015, 38-2015 et 52-2015 de Codex virtualis), la Subérite figue se nourrit de particules en suspension dans le milieu.
Animal microphage, elle réalise le prélèvement de sa nourriture par filtration de l’eau de mer à travers sa paroi corporelle, pratiquant la suspensivorie.

La paroi du corps est creusée de chambres tapissées de cellules portant un flagelle, caractéristiques du groupe et appelées choanocytes. En raison des battements des flagelles, ces chambres sont qualifiées de vibratiles.
Elles communiquent avec le milieu environnant par des canaux dits inhalants, ouverts sur l’extérieur par de petits pores inhalants.
Elles sont également reliées à la cavité centrale du corps, désignée par le terme atrium, par des canaux exhalants. L’atrium est ouvert sur le milieu par un oscule.

L’eau de mer chargée en particules nutritives circule à travers la paroi du corps. Elle y pénètre par les pores inhalants, emprunte les canaux inhalants et atteint les chambres vibratiles qu’elle quitte par les canaux exhalants. Une fois dans l’atrium, elle regagne l’extérieur par l’oscule.

La circulation de l’eau est due au battement des flagelles des choanocytes.
Lors de son passage dans les chambres vibratiles, les particules en suspension sont captées par les chonaocytes puis digérées. Les molécules issues de cette digestion sont alors réparties dans l’organisme.

 

La Subérite figue est capable de se reproduire par voie sexuée et par voie asexuée.

La plupart des membres de la famille des Subéritidés sont hermaphrodites. Les individus produisent d’une part des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et d’autre part des gamètes femelles, les ovules.

À maturité, spermatozoïdes et ovules sont libérés dans l’eau de mer où se déroule la fécondation.
Elle est à l’origine de la formation d’œufs, dont l’éclosion libère des larves spécifiques du groupe, appelées parenchymula.
Après une courte vie planctonique, elles gagnent le fond et se transforment en individus juvéniles à la faveur d’une métamorphose.

La reproduction asexuée implique la formation de bourgeons, issus de la multiplication des cellules de l’individu parent. Après s’en être détachés, ils donnent naissance à de nouveaux individus.
Des gemmules, composées de cellules indifférenciées appelées archéocytes et entourées d’une enveloppe protectrice, peuvent également être produites en été. Il s’agit de formes de résistance capables de passer l’hiver et de former de nouveaux individus l’année suivante lorsque les conditions deviennent favorables.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche LE GRANCHE Philippe , BRETON Gérard in : DORIS, 22/04/2014 : Suberites ficus (Johnston, 1842) (adresse : http://doris.ffessm.fr/ref/specie/585 – consultée le 13 décembre 2015)

le site Marine species identification portal (en anglais – adresse http://species-identification.org)