Une citation
« L’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve, c’est que ça le fatigue. »
G. Courteline
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L’Éponge miette de pain (Hymeniacidon perlevis) est un animal marin appartenant au groupe des Démosponges et plus particulièrement à la famille des Halichondriidés.
Cette espèce est présente principalement en milieu rocheux légèrement envasé, depuis la partie moyenne de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur d’une quarantaine de mètres environ.
Elle vit fixée sur les rochers, en particulier dans les anfractuosités, mais est parfois rencontrée sur des cailloux ou des coquilles de Mollusques.
Si elle affectionne les environnements exposés aux vagues et modérément agités, elle se développe également dans les zones abritées, voire en milieu sableux.
L’Éponge miette de pain est identifiée à sa forme et sa consistance ainsi qu’à sa couleur.
Il s’agit d’une espèce polymorphe, dont les morphologies diffèrent selon les caractéristiques de l’environnement et notamment l’agitation.
En zone exposée, elle se présente sous forme de plaques peu épaisses ou de petits monticules dont la surface est hérissée de reliefs. Son extension horizontale est de l’ordre de la dizaine de centimètres.
En milieu calme, elle constitue des massifs épais de 100 mm environ et dont le diamètre peut atteindre 300 mm. Elle développe des expansions cylindriques ou des bourrelets irréguliers dont la hauteur est de 30 mm.
Sa consistance est généralement caoutchouteuse.
La paroi corporelle délimite des cavités appelées atriums, ouvertes sur l’extérieur par de petits orifices apicaux peu visibles, les oscules. Elle est par ailleurs percée de nombreux et minuscules pores.
Rugueuse, elle porte de manière générale de petits tubercules.
La couleur est elle aussi variable, allant du jaune au rouge en passant par l’orange teinté de roux. Les individus installés en profondeur arborent parfois une couleur rouge rosé.
La nourriture de l’Éponge miette de pain est constituée de particules en suspension dans l’eau de mer.
Elle en réalise le prélèvement grâce à des cellules spécialisées, les choanocytes, spécifiques du groupe auquel elle appartient. Munies d’un flagelle émergeant au cœur d’une couronne de microvillosités, elles sont responsables de l’existence d’un courant d’eau traversant la paroi corporelle.
Les battements des flagelles des choanocytes provoquent une circulation d’eau : elle pénètre par les pores de la surface de l’animal, traverse la paroi du corps puis passe dans les atriums avant de sortir par les oscules.
Les particules en suspension entraînées par l’eau sont captées par les choanocytes alors qu’elles passent à proximité. Ces cellules en réalisent la digestion avant de libérer les molécules qui en sont issues en profondeur dans l’organisme, où elles sont distribuées aux autres cellules.
Ce type de prise alimentaire est désigné par l’expression microphagie par filtration ou suspensivorie.
L’Éponge miette de pain est une espèce hermaphrodite, composée d’individus produisant successivement des gamètes femelles, les ovules, et des gamètes mâles, les spermatozoïdes.
La reproduction intervient au printemps et en été principalement.
Les spermatozoïdes sont émis dans l’eau de mer par les individus en phase mâle et pénètrent dans les individus en phase femelle par les pores de la paroi corporelle.
La fécondation est réalisée à l’intérieur de ces individus, elle est qualifiée d’interne.
Elle donne naissance à des œufs dont le développement embryonnaire est effectué au sein des mêmes individus, phénomène désigné par le terme viviparité.
D’une durée de l’ordre d’un mois, il conduit à une éclosion libérant des larves dites parenchymula, qui quittent l’Éponge mère et mènent une courte vie planctonique.
Après deux jours, elles gagnent le fond où elles se transforment en individus juvéniles à la faveur d’une métamorphose.
Outre cette reproduction sexuée, l’Éponge miette de pain réalise une multiplication asexuée : des fragments se détachent d’une Éponge mère et forment des Éponges filles par division des cellules qui les composent. Cette capacité est liée à l’important pouvoir de régénération dont l’espèce fait montre.
Pour en savoir plus, consulter :
• le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)
et notamment
• la fiche LE GRANCHÉ Philippe, BRETON Gérard, in : DORIS, 7/4/2014 : Hymeniacidon perlevis (Montagu, 1818) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=2532 ; consulté le 16 juillet 2015)
• le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)