Semaine 03-2019

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« Le mot juste est un agent très puissant. »

M. Twain

 

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Quel est cet organe ?
Quel est cet organe ?

 

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L’image de la semaine 03-2019 provient de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x100 du microscope photonique.

Elle apparaît constituée de structures composites, de forme approximativement ovale mais de dimensions variées.
Chaque structure est formée d’un groupe d’unités comportant une sous-unité ovale, plus ou moins bien délimitée et contenant parfois des filaments, entourée d’une couronne finement granuleuse.

 

Les unités formées d’une structure ovale entourée d’une couronne granuleuse correspondent à des cellules animales, la structure ovale étant un noyau et la couronne périphérique du cytoplasme.

Dans l’organe, des cellules présentant des caractéristiques similaires sont groupées et agencées en une couche périphérique entourant un cœur occupé par une masse finement granuleuse.

 

Certaines cellules sont de taille relativement importante, possèdent un volumineux noyau et peu de cytoplasme. Dans le noyau, d’épais filaments sont présents, semblant reliés à l’enveloppe nucléaire par leurs extrémités et portant des renflements.
Il s’agit de chromosomes condensés dont la présence indique que la cellule est en phase de division.

En l’occurrence, l’épaississement et la disposition des chromosomes suggèrent que la cellule est au stade de la prophase de première division de méiose, vraisemblablement au stade zygotène ou au stade pachytène.

 

D’autres cellules, de taille semblable, ne montrent pas de noyau mais d’épais filaments entourés de cytoplasme.

Une telle organisation laisse à penser que ce sont des cellules en cours de division. Les chromosomes étant associés en un ensemble unique, il peut s’agir d’un stade métaphase de première division de méiose.

 

Une dernière catégorie de cellules est caractérisée par une taille réduite, un noyau nettement ovale, dense et homogène, entouré d’une couronne de cytoplasme relativement épaisse reliée à une longue expansion.

Une telle structure est voisine de celle des gamètes mâles des animaux, les spermatozoïdes, comprenant généralement une tête allongée dans laquelle est localisé un noyau ovale, dense et homogène, entouré de cytoplasme, et une longue queue correspondant à un flagelle.

 

Les cellules dont la structure est voisine de celle des spermatozoïdes sont des cellules germinales ayant terminé leur évolution nucléaire. Elles sont en cours de différenciation, se transformant progressivement en spermatozoïdes.
Il s’agit de spermatides jeunes, en cours de spermiogenèse.

Les deux autres types de cellules décrits correspondent à des cellules germinales en cours d’évolution nucléaire. En l’occurrence, elles sont en cours de première division de méiose, en prophase et en métaphase respectivement.
Il s’agit de spermatocytes I, provenant de la division mitotique de spermatogonies.

 

L’organe ainsi décrit appartient à l’appareil génital mâle.

Les cellules reproductrices de même stade sont agencées en groupes sphériques parfois désignés par le terme spermatosphères, autour d’un amas granuleux dépourvu de noyau portant le nom de blastophore.
Cette distribution et la juxtaposition de groupes de stades différents sont caractéristiques des vésicules séminales du Lombric, ou Ver de terre.

L’appareil génital mâle du Lombric est formé de deux paires de testicules, décrits dans les articles des semaines 02-2019 et 52-2018 de Codex virtualis.
Ils produisent des spermatogonies groupées en amas, transférées dans les vésicules séminales où elles évoluent.

Les spermatogonies sont des cellules diploïdes donnant naissance à des spermatocytes I par mitose. Leur noyau contient deux exemplaires de chaque chromosome, formé d’une chromatide.
Chaque spermatocyte I subit une méiose, après duplication des chromatides des chromosomes. La première division de la méiose conduit à la formation de deux spermatocytes II possédant chacun un exemplaire de chaque chromosome à deux chromatides.
Un spermatocyte II, à la faveur de la seconde division de la méiose, donne naissance à deux spermatides munies chacune d’un exemplaire de chaque chromosome à une chromatide.
Ainsi chaque spermatocyte I diploïde est à l’origine de quatre spermatides haploïdes évoluant en spermatozoïdes par spermiogenèse.

 

L’agencement de l’appareil génital mâle du Lombric est décrite dans les articles des semaines 51-2018 et 50-2018.

 

Pour en savoir plus, consulter :

les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)

Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris

Calkins G. N., 1895 – The spermatogenesis of Lumbricus. Journal of morphology, 11, 2 : 271-302 (adresse : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/jmor.1050110203)
DOI : 10.1002/jmor.1050110203

Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris

Leake L. D., 1975 – Comparative histology, an introduction to the microscopic structure of animals. Academic press, 738p. London, New York, San Francisco