Semaine 30-2016

Une citation

« Les paroles sont aux pensées ce que l’or est aux diamants ; il est nécessaire pour les mettre en œuvre mais il en faut peu. »

Voltaire

 

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Fissurelle
Fissurelle (Roscoff, février 2007)

 

La Fissurelle (Diodora graeca) est un animal marin appartenant au groupe des Mollusques gastéropodes. Elle y représente la famille des Fissurellidés.

Elle est présente depuis la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 250 mètres.
Elle fréquente le milieu rocheux, vivant sur les rochers ou sous les pierres.

 

La Fissurelle est notamment identifiée aux caractéristiques de sa coquille.

De forme globalement conique, la coquille possède une base ovale dont la longueur peut atteindre 40 mm, pour une hauteur de l’ordre de 10 mm.
Son sommet est excentré, localisé à l’avant à une distance du bord antérieur d’environ un tiers de la longueur de la base. Il a la particularité de présenter un orifice de forme ovale.

La surface de la coquille présente des reliefs. Vingt à trente crêtes épaisses rayonnent du sommet vers la périphérie, alternant avec des crêtes fines. Elles sont croisées par de légères stries concentriques. En conséquence, elle apparaît quadrillée.

Sa couleur de fond est claire, fréquemment blanchâtre ou grisâtre, ornée de bandes rayonnantes brunes ou vertes, s’évasant du sommet vers la base.

À l’avant, l’animal montre une volumineuse tête portant deux tentacules et deux yeux antérieurs ainsi que la bouche en position ventrale. Il possède un pied ovale, transformé en sole de reptation et entouré de multiples tentacules. Un épais manteau recouvre le corps et s’étend au-delà du bord de la coquille en cas d’immersion, formant des expansions lamelleuses à sa surface. Il délimite une cavité palléale dans laquelle des branchies sont présentes.

Le corps est de couleur crème, orange ou rouge.

 

La Fissurelle se nourrit principalement de Porifères comme l’Éponge miette de pain et l’Éponge mie de pain, ayant respectivement fait l’objet des articles des semaines 34-2015 et 33-2015 de Codex virtualis.
Des Bryozoaires et des Urochordés, ainsi que des algues microscopiques, peuvent aussi être consommés.
Il s’agit d’organismes encroûtants, vivant fixés sur les rochers à la surface desquels ils forment des plaques peu épaisses.

À l’instar de la Patelle commune décrite dans l’article de la semaine 38-2014, elle détache des fragments de ses proies à l’aide de la radula associée à sa bouche. Ruban hérissé de dents et animé de mouvements de va-et-vient, elle agit comme une râpe.
Les particules issues de son action sont ensuite ingérées.

En relation avec la nature de sa nourriture, l’espèce peut être qualifiée de prédatrice. Elle pratique une forme de prise alimentaire relevant de la macrophagie.

La cavité palléale est traversée par un courant d’eau. Il est généré par les battements des cils portés par les cellules branchiales.
L’eau pénètre dans la cavité palléale à l’avant, s’insinuant entre le substrat et le bord de la coquille. Après avoir baigné les branchies, elle reçoit les produits libérés par les orifices excréteurs et l’anus, puis est évacuée par l’ouverture du sommet de la coquille.

 

La Fissurelle est une espèce majoritairement gonochorique, comportant des individus mâles qui produisent des spermatozoïdes et des individus femelles à l’origine d’ovules.
Il semblerait que l’hermaphrodisme existe également, avec des individus passant successivement d’un état mâle à un état femelle.

La reproduction intervient en hiver et au printemps, de décembre à mai.

La femelle dépose des ovules entourés d’une gangue gélatineuse sur les rochers où ils adhèrent.
Le mâle libère des spermatozoïdes dans l’eau environnante par l’orifice apical de la coquille.
La fécondation a lieu dans le milieu, elle est externe. Elle donne naissance à des œufs.

Le développement embryonnaire se déroule au sein de leurs enveloppes et dure en moyenne trois semaines.

L’éclosion se produit alors, libérant des individus juvéniles dont le mode et le milieu de vie sont semblables à ceux des adultes.

La longévité des individus est de 10 à 20 ans.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche TOURENNE Murielle , ZIEMSKI Frédéric , MÜLLER Yves in : DORIS, 09/06/2016 : Diodora graeca (Linnaeus, 1758) (adresse : http://doris.ffessm.fr/ref/specie/2694 consultée le 10 juillet 2016)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

le site Marine species identification portal (en anglais – adresse http://species-identification.org)

la page Diodora sp. du site GBRI (Great barrier reef invertebrates de l’université de Queensland – en anglais – adresse : http://www.gbri.org.au/SpeciesList/StudentProject2015|JasonHauser.aspx consultée le 10 juillet 2016)