Semaine 27-2019

Une citation

« Tout ce que l’on rêve est fiction et tout ce que l’on accomplit est science, toute l’histoire de l’humanité n’est rien d’autre que de la science-fiction. »

R. Bradbury

 

Une image

Quel est cet organe ?
Quel est cet organe ?

 

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L’image de la semaine 27-2019 provient de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x10 du microscope photonique.

Elle comporte une structure composite allongée portant des expansions parallèles, peu épaisses et elles-mêmes allongées.
Elle est insérée sur un axe situé à gauche de l’image.
Il s’agit vraisemblablement de lames ou de lamelles coupées longitudinalement.

 

L’ensemble est bordé par une tunique continue formée d’unités de dimensions réduites contenant chacune une sous-unité circulaire ou ovale bien délimitée. Ces unités correspondent à des cellules animales, et leur contenu à un noyau.
La tunique continue est constituée uniquement de cellules. Jointives et situées à l’interface avec le milieu extérieur, elles déterminent un tissu épithélial de revêtement.

L’épithélium bordant les expansions parallèles comprend une unique couche de cellules plates. Il est simple et pavimenteux.
L’épithélium de la surface des structures les portant, de même que celui l’axe de gauche, comporte plusieurs couches de cellules, les plus superficielles étant aussi hautes que larges. Il est pluristratifié et cubique.

De manière générale, l’épithélium repose sur un tissu formé de fibres entre lesquelles sont dispersées des cellules. Il s’agit de tissu conjonctif fibreux.

 

Le cœur des expansions parallèles, de la structure les portant et de l’axe de gauche, est occupé par des lacunes contenant des cellules isolées dont la densité est variable. Elles sont délimitées par une fine tunique formée d’une couche de cellules plates, correspondant à un épithélium simple et pavimenteux. Elle est parfois entourée d’une tunique épaisse de cellules de section circulaire ou fusiforme, et dans tous les cas de tissu conjonctif fibreux.

Une telle organisation est caractéristique des vaisseaux sanguins des Vertébrés. L’épithélium bordant la lumière est appelé endothélium. Il repose sur une fine couche de tissu conjonctif fibreux, l’ensemble portant le nom d’intima.
Dans les vaisseaux artériels, l’intima est entourée d’une tunique principalement constituée de fibres musculaires lisses, la média, puis d’une enveloppe de tissu conjonctif fibreux relativement épaisse, l’adventice.
Dans les vaisseaux sanguins capillaires, seule l’intima est présente.

En l’occurrence, des artères parcourent l’axe et sont présentes à la base et à l’extrémité de la structure portant les expansions. Du côté basal, l’artère alimente une structure lacuneuse, le corps caverneux.
Les expansions contiennent pour leur part des vaisseaux sanguins capillaires et des lacunes sanguines, vraisemblablement issus de la ramification de l’artère située à la base de la structure les portant et convergeant pour former l’artère localisée à son extrémité.

 

Un tel agencement laisse à penser que l’organe coupé est le siège d’échanges entre l’organisme et son environnement.
L’existence de multiples lamelles portées par des lames se répétant permet, dans un volume donné, de développer une vaste surface de contact avec l’environnement.
Par ailleurs, la finesse de l’épithélium des lamelles ainsi que sa proximité avec les vaisseaux sanguins capillaires et lacunes sanguines favorisent les échanges entre l’environnement et l’organisme, la distance de transfert entre les milieux extérieur et intérieur étant réduite.

Lames et lamelles sont présentes dans les branchies, organes des échanges gazeux respiratoires des animaux aquatiques. À leur niveau, le dioxygène du milieu extérieur est absorbé et le dioxyde de carbone du milieu intérieur rejeté.
L’insertion des lames sur une cloison, appelée septum, courant du pharynx à la paroi corporelle est caractéristique des branchies des Élasmobranches comme la Roussette. Les corps caverneux situés à la base des lames pourraient soutenir les lames, jouant le rôle d’hydrosquelette.

Le détail des épithéliums des lamelles et lames est décrit dans les articles des semaines 25-2019 et 26-2019 de Codex virtualis.

 

Pour en savoir plus, consulter :

les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)

Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris

Genten F., Terwinghe E., Danguy A., 2010 – Histologie illustrée du poisson. Quæ, collection Savoir-faire, 505p. Versailles

Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris

Leake L. D., 1975 – Comparative histology, an introduction to the microscopic structure of animals. Academic press, 738p. London, New York, San Francisco

Wright D.E., 1973 – The Structure of the gills of the Elasmobranch, Scyliorhinus canicula (L.). Zeitschrift für Zellforschung und Mikroskopische Anatomie, 144, 4 : 489-509 (adresse : https://link.springer.com/article/10.1007/BF00307376)
DOI = 10.1007/BF00307376