Semaine 17-2015

Une citation

« Exister est un fait, vivre est un art.
Tout le chemin de la vie, c’est passer de l’ignorance à la connaissance, de la peur à l’amour. »

F. Lenoir

 

Une image

Scrobiculaire
Scrobiculaire (Crozon, février 2006)

 

La Scrobiculaire (Scrobicularia plana) est un Mollusque marin appartenant au groupe des Bivalves au sein duquel elle représente la famille des Sémélidés.

Cette espèce est présente depuis le milieu de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une trentaine de mètres de profondeur.

Elle fréquente les milieux meubles, particulièrement les sables fins envasés et les vases des estuaires, vivant enfouie dans les vingt premiers centimètres de sédiment.
Invisible, sa présence est souvent signalée par un petit orifice à la verticale de son terrier, généralement entouré de ridules disposées en étoile.

 

La Scrobiculaire est facilement reconnue aux particularités de sa coquille.

Longue de 65 mm et épaisse de 10 mm au maximum, elle est composée de deux valves, droite et gauche, fines et plates, de forme ovale et régulière. Elles sont articulées par une charnière dorsale, située du côté du sommet, légèrement pointu.

De couleur claire, blanchâtre, jaunâtre, grisâtre, voire brunâtre, la coquille est recouverte d’une pellicule translucide beige visible sur le bord des valves.
Elle porte des reliefs concentriques, fins et réguliers, correspondant à des stries d’accroissement.

Lorsque les valves sont entrouvertes, un pied musculeux en émerge, grâce auquel l’animal s’enfouit dans le substrat.

 

La Scrobiculaire se nourrit de particules alimentaires de faibles dimensions, relativement à sa taille. Elle est qualifiée de microphage.

À marée haute, elle prélève principalement sa nourriture dans l’eau, pratiquant la suspensivorie.
Le manteau entourant le corps développe deux expansions tubuleuses et extensibles appelées siphons. Elles sont étendues du terrier vers la surface du substrat, et laissent des empreintes allongées une fois rétractées.
Le siphon émanant du côté ventral est inhalant. Il achemine l’eau de mer de la surface du substrat vers la cavité palléale délimitée par le manteau.
Celle-ci contient des branchies lamelleuses. L’eau les traverse puis est expulsée par le siphon dorsal, exhalant.

Le courant d’eau est généré par les battements des cils portés par les cellules branchiales.
Lorsqu’il traverse les branchies, des échanges de gaz respiratoires sont réalisés avec le liquide corporel circulant. Un piégeage des particules en suspension dans l’eau est parallèlement effectué par les cils branchiaux, suivi d’un enrobage dans un mucus adhésif et d’un acheminement vers la bouche.

À marée haute, la Scrobiculaire glane les particules alimentaires déposées à la surface du substrat, pratiquant la dépositivorie.
Le siphon inhalant, en extension, balaye le sédiment et aspire les particules qui y sont présentes, engendrant la formation des marques en étoile décrites plus haut.

 

La Scrobiculaire est une espèce gonochorique, dans laquelle les sexes sont séparés.
Des individus mâles produisant des spermatozoïdes côtoient des individus femelles donnant naissance à des ovules.

La reproduction intervient le plus souvent au printemps et en été.
Selon leur localisation géographique, les populations présentent une ou deux périodes de reproduction par an.

Mâles et femelles libèrent leurs gamètes dans l’eau où se déroule la fécondation. Elle est à l’origine d’œufs.

Le développement embryonnaire, bref, a une durée comprise entre deux jours et demi et quatre jours.

Il prend fin avec l’éclosion qui libère une larve véligère, caractéristique des Mollusques et possédant une ébauche de coquille bivalve.
Elle mène une vie planctonique, flottant grâce à une expansion ciliée appelée vélum.

Après dix à trente jours, elle gagne un fond meuble et se transforme en individu juvénile à la faveur d’une métamorphose.
Le changement de forme et de milieu est suivi d’un enfouissement dans le sédiment superficiel.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche SCOUPPE Christian, ZIEMSKI Frédéric, in : DORIS, 28/8/2010 : Scrobicularia plana (da Costa, 1778) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=2060)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)