Semaine 07-2015

Une citation

« Créer, c’est résister.
Résister, c’est créer. »

S. Hessel

 

Une image

Petite tubulaire
Petite Tubulaire (Crozon, février 2010)

 

La Petite Tubulaire (Ectopleura larynx) est un animal marin appartenant au groupe des Cnidaires et plus particulièrement aux Hydrozoaires. Il est un représentant de la famille des Tubulariidés.

L’espèce est présente dans les cuvettes situées dans la partie basse de la zone intertidale, découverte par la mer à l’occasion des très grandes marées, jusqu’à environ 30 mètres de profondeur.
Elle vit fixée sur des supports solides comme les rochers, ou les pontons des ports construits par l’Homme.

 

La Petite Tubulaire est aisément identifiée à sa forme et sa couleur.

Les individus généralement nombreux vivent groupés au sein de touffes. En relations anatomiques et physiologiques les uns avec les autres, ils composent des colonies.

Chacun est porté par l’extrémité libre d’un axe dressé long de 10 à 20 mm, appelé hydrocaule, et est représenté par une structure en forme de coupe de 2 mm de diamètre environ, munie d’une couronne d’une vingtaine de longs tentacules basaux.
Son cœur est occupé par un renflement conique désigné par le terme hypostome, à la pointe duquel est ouverte la bouche, entourée d’une vingtaine de courts tentacules peu visibles.
Les hydrocaules sont reliés à un réseau d’hydrorhizes, expansions tubuleuses courant sur le support.

Cette forme située au sommet d’un axe, comportant un pédoncule, des tentacules et une bouche est qualifiée de polype.

L’hydrocaule est constitué d’une enveloppe protectrice et rigide, le périsarc, dont la couleur varie du blanc au brun.
Le polype arbore pour sa part une couleur blanche mais en période de reproduction, il porte des structures reproductrices de couleur rouge, appelées gonophores.

 

La Petite Tubulaire est une espèce prédatrice : elle se nourrit d’organismes évoluant dans le plancton.
Elle en réalise la capture grâce à des cellules spécialisées et spécifiques du groupe des Cnidaires, les cnidocytes.
Particulièrement abondantes à la surface des tentacules, au contact d’une proie elles émettent une expansion à la manière d’un harpon. Une fois ancrées dans la proie, elles injectent un venin paralysant.
Les tentacules peuvent alors amener la proie à la bouche.

 

La Petite Tubulaire est une espèce gonochorique : il existe des individus mâles produisant des spermatozoïdes et des individus femelles formant des ovules au sein de leurs gonophores respectifs.
Le plus souvent, les colonies sont composées d’individus de même sexe.

La reproduction intervient de la fin du printemps à l’automne.

Les individus des colonies mâles libèrent leurs spermatozoïdes dans l’eau de mer. Ils réalisent la fécondation des ovules des individus des colonies femelles voisines, dans leurs gonophores.

Le développement embryonnaire se déroule dans ces derniers, et l’éclosion donne naissance à des larves appelées actinula, munies de tentacules.

Fixée sur un substrat solide, une larve actinula se transforme en un polype juvénile à la faveur d’une métamorphose, devenant le premier individu d’une nouvelle colonie, à laquelle il donne naissance par bourgeonnement après avoir formé des hydrorhizes, processus relevant de la multiplication asexuée.

Une larve actinula peut également se fixer sur la colonie dont elle est issue avant de fusionner avec elle par établissement d’une continuité entre leurs tissus.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche GALEA Horia, ZIEMSKI Frédéric, in : DORIS, 6/12/2014 : Ectopleura larynx (Ellis & Solander, 1786) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=911)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

Nawrocki A. M. and Cartwright P., 2012 – A novel mode of colony formation in a Hydrozoan through fusion of sexually generated individuals. Current Biology, 22 : 9, 825-829
DOI : 10.1016/j.cub.2012.03.026