Semaine 02-2016

Une citation

« Sur les flots, sur les grands chemins, nous poursuivons le bonheur…
… mais il est ici, le bonheur. »

Horace

 

Une image

Pagure poilu
Pagure poilu (Carantec, février 2009)

 

Le Pagure poilu (Pagurus cuanensis) est un animal marin du groupe des Arthropodes malacostracés, appartenant à la famille des Paguridés, également appelés Bernard-l’ermite.

Il est présent dans la partie inférieure de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de 100 mètres environ.

Il fréquente les milieux sableux, en particulier les herbiers de Zostères et les environnements légèrement envasés, mais également rocheux.

Le Pagure poilu vit le plus souvent à l’intérieur d’une coquille de Mollusque gastéropode. Mobile, il se déplace sur le fond tractant sa coquille.
Celle-ci sert fréquemment de support au développement de la Subérite figue, qui a fait l’objet de l’article de la semaine 53-2015. Elle parvient à entourer totalement la coquille et la dissout progressivement.
À terme, le Pagure poilu est directement abrité par la Subérite figue, et les deux partenaires associés grandissent parallèlement.

 

Le Pagure poilu est identifié à sa forme, sa taille et ses couleurs.

À l’instar de celui des autres Malacostracés, le corps est recouvert d’une cuticule articulée.
Il est constitué d’une tête, d’un thorax appelé péréion et d’un abdomen désigné par le terme pléon. Ces différentes régions portent des paires d’appendices.

Tête et thorax sont enveloppés d’une carapace d’un seul tenant, épaisse et dure. Ils forment un céphalothorax dont la longueur atteint au maximum 16 mm.
L’abdomen est segmenté, de même que la cuticule l’entourant, qui demeure souple. À la manière d’une coquille de Mollusque gastéropode, il est long et spiralé.
La tête porte des yeux pédonculés, une paire d’antennes courtes et une seconde longue, ainsi que des appendices associés à la bouche en position ventrale.
Le thorax est muni d’une première paire d’appendices bien développés et terminés par une pince, la droite étant de taille plus importante que la gauche, pouvant atteindre 7 mm de long. Ils sont appelés chélipèdes. Les deuxième et troisième paires d’appendices sont robustes et pointues. Les quatrième et cinquième sont réduites et impliquées dans le maintien de la coquille.
L’abdomen porte des appendices peu développés, les plus postérieurs agrippant également la coquille.

Le corps est de couleur brun rougeâtre relativement pâle. Il est moucheté de taches blanches et brun foncé.
Il est recouvert de soies brun clair, qui forment une pilosité dense masquant la couleur de fond.
Les yeux sont gris bleuté, leurs pédoncules étant orangés ornés de bandes blanches, de même que les longues antennes rouges striées de blanc.

 

Le Pagure poilu se nourrit de proies et de débris d’origine animale comme végétale. Il s’en saisit à l’aide de ses chélipèdes puis les porte à sa bouche.

En raison de son régime alimentaire, il peut être dit omnivore, prédateur ou nécrophage.

 

L’espèce est gonochorique : elle comporte des individus mâles, produisant des spermatozoïdes, et des individus femelles, formant des ovules.

La reproduction se déroule principalement au printemps et en été, mais elle peut débuter dès l’hiver si les conditions sont favorables.

Dans la famille des Paguridés, le mâle transmet un spermatophore à la femelle lorsque celle-ci mue, quittant son ancienne cuticule et en formant une nouvelle. Le spermatophore est délimité par une enveloppe et contient les spermatozoïdes.

La fécondation intervient au moment de l’oviposition.
Elle est à l’origine d’œufs que la femelle conserve sous son abdomen.

Le développement embryonnaire est réalisé au sein de l’enveloppe de l’œuf incubé par la femelle. Il dure entre 15 et 45 jours au terme desquels intervient l’éclosion.

Elle libère une larve caractéristique du groupe, appelée zoé, qui mène une vie planctonique.
Elle grandit à la faveur de mues successives, au nombre de quatre à six, et voit sa forme se modifier.
Après une trentaine de jours, elle gagne le fond et se transforme en individu juvénile par une métamorphose.

La durée de vie du Pagure poilu est au moins de deux ans.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche THEDY Hervé , PEAN Michel , NOËL Pierre in : DORIS, 03/01/2014 : Pagurus cuanensis Bell, 1846 (adresse : http://doris.ffessm.fr/ref/specie/749 – consultée le 13 décembre 2015)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)