Une citation
« On passe les trois-quarts de sa vie à vouloir, sans faire […] et à faire sans vouloir. »
D. Diderot
Une image
L’Étrille (Necora puber) est un animal marin appartenant au groupe des Arthropodes malacostracés et plus précisément à la famille des Portunidés.
Cette espèce est présente dans la région inférieure de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 25 mètres.
Elle fréquente principalement les fonds rocheux sur lesquels une couverture d’algues est installée.
L’Étrille est aisément identifiée à sa forme, ses dimensions et ses couleurs.
Le corps est protégé par une cuticule rigide formant dorsalement et antérieurement une carapace céphalothoracique, couvrant la tête et le thorax.
Des yeux de couleur rouge vif sont présents à l’avant.
La carapace forme une dizaine de petites pointes entre les yeux. Cinq dents plus fortes sont en outre observées de chaque côté.
Le thorax porte cinq paires d’appendices articulés, les thoracopodes. Les appendices de la première paire sont préhensiles : ils se terminent par des pinces et correspondent aux chélipèdes. Les quatre paires suivantes sont locomotrices, marcheuses, et qualifiées de péréiopodes. Les appendices de la dernière paire sont toutefois aplatis dorso-ventralement, transformés en palettes natatoires facilitant la nage.
L’abdomen est replié sous le thorax et porte lui-même des appendices, plus réduits que les appendices thoraciques.
La carapace a une longueur pouvant atteindre 65 mm, pour une largeur de 80 mm.
Plutôt plate, elle est revêtue d’un feutrage brun à gris masquant sa couleur bleue.
Les appendices thoraciques portent en revanche des lignes bleues longitudinales ainsi que des proéminences rouges bien visibles au niveau des articulations.
Le régime alimentaire de l’Étrille est essentiellement composé d’animaux vivants (crevettes, étoiles de mer ou poissons) mais aussi d’animaux morts et d’algues.
Elle peut ainsi être qualifiée de principalement carnivore et nécrophage.
L’Étrille est une espèce gonochorique : elle est représentée par des individus mâles, produisant des spermatozoïdes, et des individus femelles, formant des ovules.
La reproduction peut intervenir pendant une grande partie de l’année, de février à novembre.
Le mâle transfère ses spermatozoïdes à la femelle à la faveur d’un accouplement, qui se produit après la mue de cette dernière.
La fécondation est interne. Elle donne naissance à des œufs que la femelle expulse mais conserve entre son abdomen et son thorax pendant quatre semaines à quatre mois.
Les femelles portant des œufs sont qualifiées d’ovigères. Elles sont particulièrement fréquentes entre février et juin et plus rares entre juin et août.
Au terme du développement embryonnaire, les œufs éclosent et libèrent dans le milieu des larves appelées zoé. Abondantes en avril, juin et août, elles mènent une vie planctonique, leur taille augmentant et leur forme évoluant par l’intermédiaire de mues.
28 à 48 jours après l’éclosion, la dernière forme larvaire gagne le fond et se transforme en individu juvénile par une métamorphose.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’environ un an et demi, pour une longévité de l’ordre de six ans.
Pour en savoir plus, consulter :
• le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)
et notamment
• la fiche ADER Denis, DUMAS Jacques, LE BRIS Sylvain, in : DORIS, 29/3/2014 : Necora puber (Linnaeus, 1767) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=510)
• le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)