Une citation
« Sagesse n’entre point en âme malveillante, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
F. Rabelais
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L’image de la semaine 02-2018 résulte de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x40 du microscope photonique.
Elle apparaît constituée de quatre unités concentriques ovales, colorées d’autant plus intensément qu’elles sont périphériques. Il s’agit vraisemblablement de structures oblongues coupées longitudinalement.
La structure centrale est nettement délimitée par une enveloppe de couleur sombre, présentant des ondulations plus ou moins profondes.
Elle contient de nombreuses granulations sombres majoritairement périphériques et plus rarement dispersées au centre, ainsi que des filaments formant des boucles symétriques.
Granulations et filaments sont entourés d’un fond homogène.
La première couche englobant la structure centrale a une organisation hétérogène, finement granuleuse.
La seconde est également irrégulière, constituée de multiples plaquettes ovales relativement volumineuses et d’un fond clair.
La tunique externe est formée d’une assise de cellules jointives et plates, autour de laquelle des fibres sont présentes. Elle correspond à un épithélium simple pavimenteux reposant sur du tissu conjonctif fibreux.
La structure centrale possède les caractéristiques d’un noyau : elle est délimitée par une enveloppe qualifiée de nucléaire, contient des granulations, les nucléoles, et des filaments, les chromosomes, baignant dans un liquide appelé nucléoplasme.
Ce noyau présente plusieurs originalités. Ses dimensions sont très importantes, de l’ordre de 210µm pour la longueur et 150µm pour la largeur. Ses nucléoles sont très nombreux et principalement distribués en périphérie, à proximité de l’enveloppe nucléaire. Ses chromosomes sont en outre bien visibles.
De telles caractéristiques suggèrent que le noyau décrit est une vésicule germinative, terme désignant le noyau volumineux des ovocytes I en phase d’accroissement.
Les couches entourant le noyau correspondent à du cytoplasme. Il est divisé en deux zones, périnucléaire et périphérique, distinctes par la taille des granulations qu’elles contiennent. Le cytoplasme périnucléaire est finement granuleux alors que le cytoplasme périphérique contient des granulations ovales volumineuses. Il s’agit de plaquettes vitellines, inclusions composées de réserves métaboliques.
La présence de vitellus est caractéristique d’un ovocyte I en phase d’accroissement. Sa localisation, encore limitée au cytoplasme périphérique, indique que le dépôt des réserves est en cours.
Les tuniques externes sont constituées des cellules folliculaires au contact de l’ovocyte, entourées d’une thèque interne de nature conjonctive.
La structure ainsi décrite est caractéristique d’un ovocyte I de Lissamphibien. En l’occurrence, il s’agit d’un ovocyte I d’une femelle de Triton.
Elle illustre l’ovogenèse, processus conduisant à la formation des ovules, gamètes femelles des animaux.
L’ovogenèse implique une méiose, succession de deux divisions cellulaires précédée d’une unique réplication du matériel génétique. La première division transforme un ovocyte I diploïde en ovocyte II haploïde, et la seconde transforme l’ovocyte II en ovotide également haploïde.
L’ovogenèse comprend aussi un accroissement, pendant lequel des réserves informatives et métaboliques sont accumulées dans l’ovocyte.
Chez les Lissamphibiens, l’accroissement intervient pendant la première étape de la première division de méiose, appelée prophase. Il consiste en la production de nombreux nucléoles et ribosomes, la synthèse d’ARN messagers au niveau des boucles des chromosomes, et le dépôt de vitellus dont les molécules constitutives sont produites par divers organes maternels et notamment le foie.
Pour en savoir plus, consulter :
• les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)
• Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris
• Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris