Semaine 47-2016

Une citation

« L’oisiveté est comme la rouille ; elle use plus que le travail. »

B. Franklin

 

Une image

Balane croix de Malte
Balane croix de Malte (Roscoff, février 2010)

 

La Balane croix de Malte, également appelée Balane de Nouvelle-Zélande, (Austrominius modestus) est un animal marin appartenant au groupe des Arthropodes et plus particulièrement à celui des Cirripèdes. Elle y représente la famille des Austrobalanidés.

L’espèce est présente dans la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 5 mètres.
Elle vit fixée sur des substrats variés comme les rochers, diverses algues, les coquilles de Mollusques vides ou occupées, les cuticules de Crabes voire de Balanes, ou encore des supports artificiels tels les bateaux.
Elle fréquente préférentiellement les milieux abrités et notamment les estuaires et les côtes découvertes.

 

La Balane croix de Malte est identifiée aux caractéristiques de l’enveloppe rigide au sein de laquelle elle se rétracte, appelée capitulum.

Conique, le capitulum a une hauteur réduite et une base dont le diamètre est compris entre 5 et 10 mm.
Il est constitué d’une muraille périphérique formée de quatre plaques, fermée par un opercule en losange. À l’avant, la plaque rostrale recouvre les plaques rostrolatérales tandis qu’à l’arrière, la plaque carénale est recouverte par ces dernières.
De couleur claire, blanchâtre ou grisâtre voire brunâtre, les plaques sont lisses chez les individus jeunes et irrégulières chez les individus âgés, développant des crêtes et des creux verticaux.

 

Comme les autres Balanes, la Balane croix de Malte se nourrit de particules en suspension dans l’eau de mer, qu’elle capture à l’aide de longs appendices thoraciques postérieurs, déployés lorsque l’animal est immergé et que les plaques formant l’opercule sont écartées.
Appelés cirres, ils portent des soies et sont capables de capter les particules flottant dans l’eau environnante.
Simultanément, de l’eau pénètre dans le capitulum, traverse les courts cirres thoraciques antérieurs puis ressort. Le courant d’eau, généré par le déploiement des cirres postérieurs, entraîne des particules en suspension qui sont retenues par le dispositif filtrant que constituent les cirres antérieurs.

En raison de ce type de prise alimentaire, l’espèce est qualifiée de microphage suspensivore, ou pratiquant la filtration.

 

La Balane croix de Malte est une espèce hermaphrodite, constituée d’individus successivement mâles et femelles. Au cours de leur vie, ils forment des spermatozoïdes en phase mâle puis des ovules en phase femelle.

Lorsque les conditions sont favorables, la reproduction intervient toute l’année.

Les individus en phase mâle transfèrent leurs gamètes aux individus en phase femelle lors d’une copulation.

La fécondation se déroule dans l’individu en phase femelle, elle est interne. Elle donne naissance à des œufs.
Le développement embryonnaire dure une dizaine de jours en été, jusqu’à 80 jours en hiver, et se déroule au sein de l’individu en phase femelle.
L’éclosion libère des larves caractéristiques du groupe, appelées nauplius.

Elles mènent une vie libre dans le plancton et se nourrissent de particules en suspension dans l’eau de mer.
Leur croissance est réalisée à la faveur de cinq mues. La durée minimale du développement sous forme de larve nauplius est de six jours.

Le sixième stade nauplius prend fin avec la transformation de l’individu en une larve de stade cypris qui ne s’alimente pas et recherche un site favorable à son installation.
Elle s’y fixe et par une métamorphose donne naissance à un individu juvénile.

La maturité sexuelle semble atteinte quatre mois après la fixation.

 

Pour en savoir plus, consulter :

la page Les Balanes, de surprenants hôtes du bord de mer du Cabinet de curiosités virtuel de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/cabinet-de-curiosites-virtuel/des-animaux-meconnus/les-balanes)

le site Invasive species compendium (en anglais – adresse :
http://www.cabi.org)

et notamment

la fiche Austrominius modestus (adresse : http://www.cabi.org/isc/datasheet/109096 consultée le 14 novembre 2016)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)