Semaine 50-2014

Une citation

« La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque. »

A. Einstein

 

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Nasse épaisse
Nasse épaisse (Roscoff, février 2009)

 

La Nasse épaisse (Nassarius incrassatus) est une espèce marine appartenant au groupe des Mollusques gastéropodes, et plus particulièrement à la famille des Nassariidés.

Elle est présente dans la zone inférieure de l’estran, le plus souvent immergée mais émergée à la faveur des grandes marées, jusqu’à une profondeur de 100 voire 200 mètres.
Elle fréquente le milieu rocheux, s’enfouissant dans le sable et la vase qui entourent les rochers.

 

La Nasse épaisse est aisément identifiées à ses dimensions et aux caractéristiques de sa coquille.

De taille modeste mais épaisse, la coquille mesure une douzaine de millimètres de long pour six millimètres de diamètre.
Elle est pointue et composée de huit tours dont les limites sont bien visibles.
Ses ornementations sont formées de larges côtes entrecoupées de sillons spiralés. La couleur varie du brun foncé au beige ou au gris, en passant par l’orange, et peut être agrémentée de bandes claires ou sombres.
L’ouverture de la coquille est arrondie et forte. Elle développe un canal siphonal court et profond.

L’animal déploie hors de sa coquille un long siphon à vocation sensorielle, un pied assurant sa reptation, ainsi qu’une tête munie d’une trompe et deux tentacules.

 

La Nasse épaisse se nourrit principalement de poissons et de crustacés morts, qu’elle détecte grâce à son siphon et à un organe localisé dans la cavité branchiale, sensible à la composition chimique de l’eau, l’osphradie.
Elle a un régime alimentaire nécrophage.

À l’aide de sa radula, sorte de langue hérissée de dents animée de mouvements de va-et-vient, associée à la trompe et à la bouche, elle détache de petites particules de la chair morte avant de les avaler.

 

La Nasse épaisse est une espèce gonochorique, comptant des individus mâles produisant des spermatozoïdes et des individus femelles formant des ovules.

La reproduction intervient essentiellement au printemps et en été. Le mâle transfère des spermatozoïdes à la femelle pendant un accouplement.
La fécondation se déroule dans l’organisme femelle. Elle est interne.

Elle est suivie de l’oviposition : les œufs sont groupés au sein d’oothèques, capsules translucides, circulaires et plates, munies d’un orifice apical, à raison de 50 à 100 par capsule.
Elles sont déposées en bouquets sur des supports comme des colonies d’animaux fixés (Cnidaires, Bryozoaires), ou la base des Zostères.

Le développement embryonnaire a une durée comprise entre trois et cinq semaines, au terme desquelles l’éclosion libère des larves appelées véligères.

Planctoniques, elles portent des lobes ciliés impliqués dans leur déplacement et leur alimentation, constituant un velum.
Malgré une croissance rapide, elles poursuivent leur vie planctonique pendant plus de deux mois, avant de gagner le substrat, de se transformer en juvéniles et d’adopter un mode de vie semblable à celui des adultes.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche DIDIERLAURENT Sylvie, PELORCE Jacques, in : DORIS, 16/4/2014 : Nassarius incrassatus (Strøm, 1768) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=1605)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)