Une citation
« Rien n’est jamais fermé, sinon tes propres yeux. »
Proverbe persan
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La Crépidule commune (Crepidula fornicata) est un animal marin appartenant au groupe des Mollusques gastéropodes, et plus particulièrement à la famille des Calyptraéidés.
Elle vit fixée sur des coquilles ou des rochers, en milieu sableux et calme.
Elle est installée dans la partie basse de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à environ 20 mètres de profondeur.
La Crépidule commune est identifiée à la forme et aux couleurs de sa coquille ainsi qu’aux groupes d’individus qu’elle constitue.
La coquille est ovale et massive. Elle mesure jusqu’à 50 mm de longueur pour 25 mm de hauteur.
Son sommet est excentré, formé d’une spirale de petite taille composée de deux tours, située en arrière et courbée sur le côté.
Le tour de la base présente une large ouverture localisée du côté du substrat, dont la moitié est obturée par une cloison.
Lisse, elle porte des stries de croissance irrégulières.
La couleur de fond est blanchâtre, jaunâtre ou rosâtre, ornée de stries ou de taches rouges et brunes.
Les individus vivent généralement empilés les uns sur les autres, les plus grands sont localisés à la base et les plus petits au sommet.
Les groupes ainsi constitués comptent jusqu’à douze spécimens.
La Crépidule commune est une espèce suspensivore, à l’instar du Chapeau chinois ayant fait l’objet de l’article de la semaine 40-2015.
Elle se nourrit des particules en suspension dans l’eau de mer, dont elle réalise la capture à l’aide du filtre constitué par son appareil branchial. Elle pratique de ce fait une microphagie par filtration.
Les battements des cils portés par les cellules branchiales sont à l’origine d’un courant d’eau traversant les branchies et emportant les particules alimentaires. Celles-ci sont piégées par les cils ou le film de mucus recouvrant les branchies, puis acheminées vers un sillon alimentaire qui les agglomère en un cylindre muqueux. Il est progressivement amené à la bouche, où il est ingéré avec l’aide de la radula et des mâchoires.
Les particules les plus volumineuses empruntent une voie différente. Déviées par les cils, elles sont prises en charge par un autre courant d’eau, et gagnent une poche alimentaire située à proximité de la bouche, où elles sont compactées en boulettes avant d’être ingérées le cas échéant.
La Crépidule commune est une espèce hermaphrodite, dans laquelle les individus sont successivement mâles, produisant des spermatozoïdes, puis femelles, formant des ovules.
Ainsi dans une pile d’individus, les femelles sont situées à la base et les mâles au sommet.
Des individus en cours d’inversion sexuelle peuvent être présents au milieu du groupe.
La reproduction intervient principalement à la fin du printemps, mais peut se dérouler entre février et octobre.
Le mâle transmet des spermatozoïdes à la femelle à la faveur d’un accouplement.
La fécondation est interne et conduit à la formation d’œufs, qui sont déposés dans le milieu au sein de capsules, chacune pouvant en renfermer jusqu’à deux cents.
Le développement embryonnaire a une durée comprise entre deux et quatre semaines.
Il prend fin avec l’éclosion qui libère des larves planctoniques munies d’un voile cilié, appelées véligères.
Elles mènent une vie libre pendant quatre à cinq semaines avant de gagner le fond.
Elles se fixent alors au sommet de piles d’individus et se métamorphosent en individus juvéniles grégaires.
Elles peuvent également gagner un substrat et se transformer en individus isolés.
Il est fréquent que deux phases de reproduction annuelles se produisent.
La durée de vie des individus est comprise entre cinq et dix ans.
Pour en savoir plus consulter :
• le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)
et notamment
• la fiche SCOUPPE Christian, ZIEMSKI Frédéric, in : DORIS, 27/2/2015 : Crepidula fornicata (Linnaeus, 1758) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=1376 ; consulté le 25 octobre 2015)
• le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)
• Orton J.-H., 1912 – The mode of feeding of Crepidula, with an account of the current-producing mechanism in the mantle cavity, and some remarks on the mode of feeding in Gastropods and Lamellibranchs. Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 9 : 444–478