Semaine 37-2015

Une citation

« La meilleure manière d’atteindre le bonheur est de le donner aux autres. »

R. Baden-Powell

 

Une image

Ascidie rose
Ascidie rose (Roscoff, février 2004)

 

L’Ascidie rose (Ascidia mentula) est un animal marin du groupe des Urochordés, appartenant à la famille des Ascidiidés.

Cette espèce est présente depuis la partie basse de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 200 mètres.

Elle est généralement implantée en milieu rocheux, fixée sous les rochers, dans les crevasses, voire sur des algues ou des coquilles.
Dans les environnements meubles et envasés, elle est parfois installée sur les supports durs quand ils sont disponibles.

 

L’Ascidie rose est identifiée à sa forme, ses dimensions, sa consistance et sa couleur.

Le corps est plat, ovale, parfois légèrement courbé. Il possède une face gauche, adhérant au substrat, et une face droite exposée.
Deux orifices sont visibles sur la face libre : l’un est situé à une extrémité du corps et l’autre sur le côté, à peu près à mi-longueur. Ils prennent le nom de siphons et sont respectivement le siège d’une entrée (siphon inhalant) et d’une sortie (siphon exhalant) d’eau.

La longueur de l’animal est le plus souvent comprise entre 50 et 100 mm mais elle peut atteindre 180 mm.

Le corps est entouré d’un revêtement appelé tunique, translucide, épais et coriace. Sa surface est lisse ou mamelonnée, parfois recouverte d’organismes fixés ou de sable.

La couleur de la tunique varie du rose au rouge. Elle est parsemée de ponctuations rouges. Les siphons sont frangés par une bordure blanche ou rouge.
Cependant, des formes blanchâtres ou verdâtres sont également rencontrées.

 

À l’instar des autres espèces du groupe, l’Ascidie rose se nourrit de particules en suspension dans l’eau de mer, organismes du plancton ou débris inertes.

Un courant d’eau circule dans l’animal : l’eau entre par le siphon inhalant en continuité avec le tube digestif. Elle gagne le pharynx dont la paroi est percée de fentes et passe dans la cavité qui entoure l’organe, appelée cavité péribranchiale, en empruntant les fentes. Elle sort ensuite par le siphon exhalant.
Le courant est généré par les battements des cils et flagelles portés par les cellules pharyngiennes.

Du côté de la lumière, la paroi pharyngienne est tapissée d’un film de mucus. Lorsque l’eau la traverse, les particules en suspension sont retenues et engluées par cette substance.
Elles sont alors agglomérées et acheminées vers un sillon courant sur toute la longueur du pharynx. Elles constituent une sorte de boudin alimentaire, qui suit le sillon jusqu’à la région suivante du tube digestif où sont réalisées la digestion des particules alimentaires et l’absorption des molécules qui en sont issues.

Cette espèce pratique la microphagie par filtration. En relation avec ce mode de prise alimentaire, elle est qualifiée de suspensivore.

 

L’Ascidie rose est une espèce hermaphrodite, de même que les autres Ascidies.
Les individus qui la composent produisent des gamètes mâles, les spermatozoïdes, ainsi que des gamètes femelles, les ovules, mais avec un décalage dans le temps. En conséquence, l’autofécondation n’est pas possible.

Lorsque le milieu offre des conditions stables, notamment en terme de température, la reproduction intervient pendant toute l’année. En revanche quand les variations de températures sont marquées, elle est réalisée pendant quelques mois seulement, de juillet à décembre.

Les spermatozoïdes et les ovules sont émis dans l’eau de mer où se déroule la fécondation.
Elle conduit à la formation d’œufs, flottant dans le milieu.

Le développement embryonnaire a une durée comprise entre 30 et 60 jours, selon la température.
Il prend fin avec l’éclosion, qui libère des larves appelées têtards en raison de la forme de leur corps, globuleuse et munie d’une queue.

Après une vie planctonique de cinq jours le plus souvent mais pouvant durer une dizaine de jours, les têtards gagnent un substrat et se transforment en individus juvéniles par une métamorphose.

La durée de vie des individus de cette espèce est de sept ans environ.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche ZIEMSKI Frédéric, ANDRÉ Frédéric, in : DORIS, 28/6/2013 : Ascidia mentula Müller, 1776 (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=1596 ; consulté le 23 août 2015)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

Havenhand J.N., 1991 – Fertilisation and the potential for dispersal of gametes and larvae in the Solitary Ascidian Ascidia Mentula Müller. Ophelia, 33, 1 : 01-15 (adresse : http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00785326.1991.10429738#.Vdty-9QffbE)
DOI : 10.1080/00785326.1991.10429738