Semaine 32-2016

Une citation

« Le succès n’est pas la clé du bonheur.
Le bonheur n’est pas la clé du succès.
Si vous aimez ce que vous faites, vous réussirez. »

A. Schweitzer

 

Une image

Écorce pileuse
Écorce pileuse (Crozon, février 2011)

 

L’Écorce pileuse (Electra pilosa) est un animal marin appartenant au groupe des Bryozoaires également appelés Ectoproctes, et plus précisément à la famille des Électridés apparentée à celle des Membraniporidés dont un représentant, le Membranipore, a fait l’objet des articles des semaines 24-2016 et 25-2016 de Codex virtualis.

Elle est rencontrée depuis la partie moyenne de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la mer, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 50 mètres.
Elle occupe le milieu rocheux, vivant fixée le plus souvent sur des algues comme le Goémon frisé, la Gigartine, le Fucus denté ou les Laminaires, parfois sur les rochers ou les coquilles.

 

L’Écorce pileuse est identifiée à sa forme et sa couleur.

Sur un support plane, elle se présente comme un fin revêtement à bords anguleux ou arrondis, formant des plages en étoile et rappelant une dentelle. En relation avec les caractéristiques de son support, elle peut aussi constituer des doubles couches, des manchons cylindriques, de petites touffes, voire adopter une forme sphérique.

À l’échelle microscopique, elle apparaît comme une association de petites sous-unités semblables les unes aux autres, chacune correspondant à un individu. La structure observée à l’œil nu est un ensemble d’individus reliés les uns aux autres dont les fonctionnements sont coordonnés, il s’agit d’une colonie.

Les individus portent le nom de zoïdes. Ils mesurent 0,6 mm de long pour 0,3 mm de large environ.
Ils sont entourés d’une enveloppe, la cuticule, rendue rigide du fait d’une imprégnation par des sels de calcium. Elle définit une logette appelée cystide. La face supérieure, ou frontale, du cystide est approximativement ovale ou rectangulaire à angles arrondis. Elle n’est calcifiée que sur un tiers de sa longueur, les deux autres tiers sont recouverts d’une membrane souple présentant un orifice obturé par un opercule.
Lorsque la colonie est immergée, un polypide s’épanouit par l’orifice, constitué d’une colonne cylindrique portant entre dix et quinze tentacules agencés en une couronne au centre et à la base de laquelle se situe la bouche. L’ensemble des tentacules forme le lophophore. En cas d’émersion, le polypide est rétracté dans le cystide.

De couleur blanche, la colonie est hérissée de courtes épines. Chaque cystide en porte en général neuf, majoritairement localisées sur le pourtour de la membrane frontale. L’épine située au milieu de la partie calcifiée de la face frontale est plus longue que les autres et de couleur brun pâle. Elle a pour rôles d’empêcher la fixation d’autres organismes sur la colonie et de protéger les polypides déployés vis-à-vis des chocs.

 

L’Écorce pileuse se nourrit de particules de petite taille flottant dans l’eau environnante.

Immergés, les individus déploient leurs tentacules. Les battements des cils portés par les cellules qui les recouvrent provoquent le mouvement de l’eau à travers le lophophore. Elle circule de haut en bas et de l’intérieur de la couronne de tentacules vers l’extérieur.
Les particules en suspension sont retenues : lorsqu’elles entrent en contact avec les cils, elles sont déviées et repoussées vers le cœur et la base du lophophore. Une fois la bouche atteinte, elles sont ingérées.

Ce mode de prise alimentaire relève de la microphagie par filtration, également appelée suspensivorie.

 

L’Écorce pileuse est une espèce hermaphrodite, à l’échelle de la colonie comme des individus. Les zoïdes peuvent produire d’une part des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et d’autre part des gamètes femelles, les ovules.

La reproduction semble principalement intervenir en été.

Les individus en phase mâle libèrent leurs spermatozoïdes dans le milieu, par des pores portés par les tentacules.
Captés par les individus en phase femelle, ils gagnent leur cavité générale où sont émis les ovules. La fécondation s’y déroule, elle est interne.

Des œufs en résultent. Ils sont expulsés dans l’eau environnante et flottent dans la colonne d’eau au sein du plancton.
Le développement embryonnaire se déroule au sein de leurs enveloppes.

À son terme, l’éclosion libère des larves caractéristiques du groupe, appelées cyphonautes.
Elles mènent une vie planctonique, se nourrissant de plancton.

Elles finissent par gagner un support sur lequel elles se fixent, entre avril et novembre, et se transforment en zoïdes par une métamorphose.
Appelés ancestrulas, ils sont à l’origine de nouvelles colonies.

La reproduction ainsi décrite est sexuée.

L’espèce effectue également une multiplication asexuée, les individus existants donnant naissance à de nouveaux individus par un bourgeonnement impliquant uniquement des divisions cellulaires conformes (mitoses). Ce processus permet la formation de la colonie à partir de l’ancestrula et la croissance de la colonie.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche LE GRANCHÉ Philippe , FOVEAU Aurélie in : DORIS, 05/12/2013 : Electra pilosa (Linnaeus, 1767) (adresse : http://doris.ffessm.fr/ref/specie/300 consultée le 16 juillet 2016)

le site Bryozoa of the British Isles (en anglais – adresse : http://britishbryozoans.myspecies.info/)

et notamment

la fiche Electra pilosa (Linnaeus, 1768) (adresse : http://britishbryozoans.myspecies.info/content/electra-pilosa-linnaeus-1768 consultée le 16 juillet 2016)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

et notamment

la fiche biotic Electra pilosa (Linnaeus, 1768) (Biological traits information catalogue – en anglais – adresse : http://www.marlin.ac.uk/biotic/browse.php?sp=4403 consultée le 16 juillet 2016)