Des épithéliums digestifs responsables de l’absorption

Des épithéliums digestifs responsables de l’absorption
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La quantité d’aliments ingérés et la quantité de fèces sont sensiblement différentes. La masse des fèces est moindre, révélant l’absorption d’une partie des aliments par l’organisme.
L’absorption est le transfert de petites molécules du milieu extérieur au milieu intérieur.

Quelles sont les caractéristiques des épithéliums absorbants ?

Des épithéliums de surface importante à l’intérieur du tube digestif

L’intestin des Mammifères fournit un exemple d’organe spécialisé dans l’absorption des molécules issues de la digestion.

 

Cette illustration est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les mêmes conditions 4.0 International.

 

La muqueuse de l’intestin des Mammifères forme des replis en direction de la lumière, appelés villosités, et des creux en direction de la sous-muqueuse, appelés cryptes de Lieberkühn. Pour un volume donné, les villosités contribuent à multiplier la surface de l’épithélium au contact du contenu de la lumière par un facteur 1,3.
Dans le chorion soutenant les villosités courent de nombreux vaisseaux capillaires, sanguins et lymphatiques.

Les cellules épithéliales de l’intestin sont agencées en une unique couche. Elles sont hautes et étroites. En conséquence l’épithélium intestinal est qualifié de simple et prismatique.
La plupart d’entre elles présentent une fine bande apicale striée transversalement. Il s’agit d’une bordure en brosse, formée de microvillosités, replis membranaires soutenus par des faisceaux de microfilaments d’actine. Elle est caractéristique des entérocytes et contribue à augmenter, à l’échelle cellulaire, la surface de contact avec le contenu de la lumière. Les cellules possédant une bordure en brosse sont appelées entérocytes.

Les entérocytes sont responsables de l’absorption des molécules issues de la digestion.
L’entrée dans les entérocytes par transfert à travers la membrane plasmique apicale implique des mécanismes passifs pour les pentoses et les micelles d’acides gras et de monoglycérides, ou actifs pour le glucose et les acides aminés.
Des transferts par vésicules de pinocytose interviennent pour les acides gras, le cholestérol et certains triglycérides.
La proximité des vaisseaux capillaires sanguins et lymphatiques situés dans le chorion permet la prise en charge des molécules absorbées après leur libération par les entérocytes côté basal.

Ainsi, l’épithélium intestinal est le siège du passage des molécules issues de l’alimentation du milieu extérieur qu’est la lumière du tube digestif au milieu intérieur représenté par le liquide interstitiel et les liquides circulant dans les vaisseaux capillaires.
Il est adapté à la fonction d’absorption par les replis qu’il présente, à l’échelle du tissu et des cellules, et la proximité des vaisseaux capillaires liée à son caractère simple.

Chez les grands Mammifères, auxquels appartient l’espèce humaine, des replis de la sous-muqueuse, les valvules conniventes, s’ajoutent aux replis décrits. À volume égal, elles augmentent également l’aire de l’interface organisme/lumière du tube digestif.

Chez de nombreux Eumétazoaires, des régions spécialisées dans l’absorption existent dans le tube digestif. L’épithélium absorbant est souvent simple et peu épais et possède une importante surface du fait de la présence de replis tissulaires et membranaires. Des plis à l’échelle de l’organe, comme les valvules conniventes ou la valvule spirale de l’intestin des Sélaciens, l’augmentent encore.

Dans le tube digestif du Criquet, l’estomac développe quelques replis et les cellules absorbantes possèdent une bordure en brosse, mais des cæcums gastriques sont également présents. Il s’agit de diverticules du mésentéron.

Des épithéliums de surface importante dans des diverticules du tube digestif

Parmi les Euarthropodes, les Malacostracés possèdent également des diverticules du tube digestif formant un hépatopancréas.

 

Cette illustration est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les mêmes conditions 4.0 International.

 

L’hépatopancréas de Crabe vert est formé de multiples tubules ramifiés et de faible diamètre, dont une extrémité est fermée et l’autre ouverte sur le tube digestif. Il baigne dans le liquide de la cavité générale, l’hémolymphe.
L’épithélium bordant la lumière des tubules est simple et prismatique. Il comporte plusieurs types de cellules. Certaines sont étroites et intensément colorées, d’autres sont larges, peu colorées et possèdent une bordure en brosse apicale. Les premières sont des cellules sécrétrices, en l’occurrence d’enzymes digestives, et les secondes des cellules absorbantes.

L’hépatopancréas est le site principal de la digestion et de l’absorption chez le Crabe vert. La surface de contact avec les molécules d’origine alimentaire est élevée du fait du développement de multiples diverticules représentés par les tubules. L’échangeur situé entre le milieu extérieur et l’hémolymphe, représenté par l’épithélium simple, a une épaisseur peu importante, .

L’hépatopancréas est un organe rencontré chez les Euarthropodes et les Eumollusques. Formé de diverticules il est, selon les espèces, en relation avec l’estomac ou l’intestin. Il contribue à augmenter la surface de contact entre la lumière et l’organisme. Il en va de même des cæcums fréquemment présents chez les Euarthropodes. De manière générale, l’épithélium de ces structures est simple et situé à proximité de l’appareil circulatoire.

L’épithélium tapissant les organes digestifs impliqués dans l’absorption des molécules d’origine alimentaire partagent une surface importante et une faible épaisseur, caractéristiques favorables à la réalisation d’échanges entre l’organisme et le milieu.

 

Cependant, des épithéliums épais sont parfois rencontrés dans l’appareil digestif.

Quelles sont leurs fonctions ?