Semaine 24-2019

Une citation

« Méditer, c’est s’abriter dans le présent. »

F. Midal

 

Une image

Quel est cet organe ?
Quel est cet organe ?

 

Voir l’image de plus grande taille

 

Voir l’image légendée

 

L’image de la semaine 24-2019 provient de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x10 du microscope photonique.

Elle comporte plusieurs structures ovales ou circulaires formées d’une paroi délimitant une zone vide. Il s’agit vraisemblablement de tubes sectionnés obliquement ou transversalement, l’espace central correspondant à leur lumière.

Elles sont entourées d’un espace semblant vide, divisé en deux par une cloison horizontale, dans lequel des amas hétérogènes sont également présents.

 

L’espace semblant vide est certainement un compartiment liquidien.

La présence de tels compartiments, vastes, délimités par des cloisons et contenant des organes, est caractéristique du plan d’organisation d’animaux segmentés comme les Annélides.

Dans ce groupe, chaque segment est organisé autour de deux cavités remplies de liquide, appelées cavités cœlomiques, fréquemment fusionnées en une seule. Elles sont bordées d’un épithélium simple qualifié de cœlomique et reposant sur du tissu conjonctif. Chaque segment porte le nom de métamère.

Les métamères se succèdent le long de l’axe antéropostérieur, délimités par des cloisons appelées dissépiments, tapissées de part et d’autre par deux épithéliums cœlomiques et du tissu conjonctif entre lesquels sont disposées des fibres musculaires lisses.

Le liquide remplissant les cavités cœlomiques, également qualifié de cœlomique, contient des cellules isolées, appelées cœlomocytes.

L’image de la semaine 24-2019 représente deux métamères successifs de Lombric, Annélide oligochète, l’axe antéropostérieur étant vertical.

 

Parmi les organes présents dans les cavités cœlomiques figurent le organes excréteurs, les métanéphridies. Chaque métamère en contient une paire.

Une métanéphridie est formée d’un tube contourné, désigné par l’expression tube néphridien, étroitement associé à des vaisseaux sanguins. Il est ouvert sur la cavité cœlomique du métamère n par un pavillon cilié en forme d’entonnoir, le néphrostome décrit dans l’article de la semaine 17-2019 de Codex virtualis, et sur le milieu extérieur au niveau du métamère n+1 par un orifice, le néphridiopore. L’ensemble est entouré d’épithélium cœlomique et de tissu conjonctif fibreux.

Les sections de tubes de l’image de la semaine 24-2019 correspondent à des coupes de tube néphridien. Leurs parois possèdent des caractéristiques permettant de distinguer les différentes régions du tube néphridien. Depuis le néphrostome jusqu’au néphridiopore, ce sont :

le segment grêle, dont le diamètre est de l’ordre de 30 µm, à paroi peu épaisse et portant localement une ciliature, creusé dans des cellules ;

le segment moyen, dont le diamètre est d’environ 60 µm puis diminue jusqu’à 20 µm, également creusé dans des cellules, mais dont la paroi épaisse contient des granules denses et est munie d’une ciliature ;

le segment large subdivisé en quatre zones, débutant par une large ampoule de 100 µm de diamètre suivie d’une région proximale, toutes deux bordées d’une paroi épaisse possédant des stries basales et une bordure en brosse apicale, d’une région moyenne puis d’une région distale, dont le diamètre est de l’ordre de 70 µm, la paroi épaisse, munie de stries basales mais dépourvue de bordure en brosse apicale ;

le segment musculeux ou vessie, bordé d’un fin épithélium reposant sur du tissu conjonctif fibreux entouré de fibres musculaires lisses.

Le tube néphridien est replié en trois boucles. Le segment grêle forme une épingle dans la première boucle puis la seconde et à nouveau dans la première. Le segment moyen ainsi que les régions proximale et moyenne du segment large constituent une épingle dans la deuxième boucle, et la région moyenne du segment large forme une seconde épingle dans la première boucle. Pour finir, la région distale du segment large et la vessie sont organisées en épingle dans la troisième boucle.

Le segment grêle est illustré dans l’article de la semaine 19-2019, le segment moyen dans les articles des semaines 20-2019 et 21-2019, le segment large dans les articles des semaine 21-2019 et 22-2019 et le segment musculeux dans celui de la semaine 23-2019.

 

En qualité d’organes excréteurs, les métanéphridies assurent l’évacuation de certains déchets du métabolisme hors de l’organisme.

Chez le Lombric, les déchets du métabolisme sont pris en charge par le sang circulant dans l’appareil circulatoire. Il est filtré à travers la paroi des vaisseaux sanguins et des cavités cœlomiques. Les déchets sont ainsi transférés dans le liquide cœlomique.
Le liquide chargé de déchets pénètre dans les métanéphridies à la faveur du néphrostome, devenant de l’urine primitive.

Des échanges sont réalisés par le tube néphridien entre l’urine qui y circule et le sang présent dans les vaisseaux sanguins associés. Des substances comme les déchets azotés sont sécrétées, transférées du sang à l’urine, alors que d’autres comme les protéines et l’eau sont réabsorbées, transférées de l’urine au sang.

Les modifications de composition effectuées transforment l’urine primitive en urine définitive, stockée temporairement dans le segment musculeux puis éliminée dans le milieu par le néphridiopore.

 

Pour en savoir plus, consulter :

les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)

Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris

Goodrich E.S., 1932 – On the nephridiostome of Lumbricus. Quarterly journal of microscopical science, 75 : 165-179 (adresse : http://jcs.biologists.org/content/joces/s2-75/297/165.full.pdf)

Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris

Leake L. D., 1975 – Comparative histology, an introduction to the microscopic structure of animals. Academic press, 738p. London, New York, San Francisco

Ramsay J.A., 1949 – The site of formation of hypotonic urine in the nephridium of Lumbricus. Journal of experimental biology, 26 : 65-75 (adresse : http://jeb.biologists.org/content/jexbhttps://codexvirtualis.frio/26/1/65.full.pdf)