Une citation
« Le véritable lieu de naissance est celui où l’on a porté pour la première fois un coup d’œil intelligent sur soi-même. »
M. Yourcenar
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Le Botrylloïde (Botrylloides leachii) est une espèce marine appartenant au groupe des Urochordés et plus précisément aux Ascidies. Elle est une représentante de la famille des Styélidés.
Elle est principalement présente dans la zone infralittorale, en permanence immergée, jusqu’à des profondeurs de quelques dizaines de mètres. La partie supérieure de son aire de répartition est parfois émergée, à la faveur des grandes marées.
Elle constitue des colonies vivant fixées sur des supports durs ou rigides comme les algues brunes, les rochers ou les coquilles. Elle est souvent installée en milieu agité.
Le Botrylloïde forme sur le substrat un fin revêtement, dont l’épaisseur est de l’ordre de 5 mm, de consistance charnue. Il apparaît composé d’unités ovoïdes, dont la couleur varie du jaune au rouge voire au brun, disposées en deux rangées se faisant face et entourées de ponctuations claires. Elles sont englobées dans une enveloppe gélatineuse translucide. Leur nombre peut atteindre quelques centaines et la dimension totale quelques dizaines de centimètres.
L’ensemble constitue une colonie, groupe d’individus reliés des points de vue anatomique et physiologique.
Chaque unité correspond à un individu appelé blastozoïde. Il possède un siphon inhalant ou buccal débouchant dans le tube digestif et un siphon exhalant ou cloacal ouvert sur une chambre commune, l’atrium. Cette dernière correspond à l’espace central autour duquel sont disposés les blastozoïdes.
La masse charnue représente la tunique commune à tous les individus de la colonie. Un réseau circulatoire la parcourt, mettant en communication les appareils circulatoires des blastozoïdes. Il porte des renflements visibles sur le pourtour de la colonie, correspondant aux ponctuations claires.
À l’instar du Botrylle ayant fait l’objet de l’article de la semaine 29-2014, le Botrylloïde est un animal se nourrissant de particules en suspension dans l’eau de mer, qu’il obtient par filtration. Il pratique la suspensivorie, forme de microphagie par filtration.
L’eau de mer pénètre dans l’organisme par le siphon inhalant, entraînant des particules en suspension. Elle entre dans le pharynx et traverse sa paroi à la faveur des fentes qui la percent. Elle est ensuite acheminée à l’extérieur par le siphon exhalant.
Les particules alimentaires sont piégées par la paroi pharyngienne tapissée d’un film de mucus auquel elles adhèrent. Elles sont alors conduites dans la région suivante du tube digestif où elles sont digérées.
La reproduction sexuée du Botrylloïde intervient toute l’année.
Les individus de la colonie sont hermaphrodites, produisant à la fois des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et des gamètes femelles, les ovules.
Les spermatozoïdes sont libérés dans le milieu et fécondent les ovules dans l’atrium, donnant naissance à des œufs. Le développement embryonnaire se déroule dans la chambre atriale.
Il est à l’origine d’une larve, libérée par l’éclosion. Appelée têtard, elle possède un corps globuleux muni d’une queue postérieure.
Quittant l’atrium, elle mène une vie planctonique brève, d’une durée de quelques heures, au terme de laquelle elle gagne le substrat.
Elle y subit une métamorphose la transformant en un individu juvénile fondateur d’une nouvelle colonie. Issu d’un œuf, il prend le nom d’oozoïde.
Par un processus de multiplication asexuée, il donne naissance aux blastozoïdes de la nouvelle colonie.
De nouvelles colonies de Botrylloïde peuvent par ailleurs provenir de fragments isolés de colonies pré-existantes, le pouvoir de régénration de l’espèce étant important.
Pour en savoir plus, consulter :
• le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)
et notamment
• la fiche ANDRÉ Frédéric, LAMARE Véronique, PÉAN Michel, in : DORIS, 6/4/2013 : Botrylloides spp. (leachii, violaceus, diegensis) (Savigny, 1816)
(adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=481)
• le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)