Semaine 39-2014

Une citation

« Vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contentent d’exister. »

O. Wilde

 

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Ver plat de Roscoff
Ver plat de Roscoff (Carantec, février 2011)

 

Le Ver plat de Roscoff (nom vernaculaire proposé par l’équipe du site DORIS pour Symsagittifera roscoffensis) est un représentant de la famille des Convolutidés, appartenant au groupe des Plathelminthes.

Il s’agit d’un animal de bord de mer, évoluant sur les côtes sableuses dans la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, et présent en abondance à la belle saison.
À marée basse des groupes de Vers plats de Roscoff, parfois très nombreux, sont observés dans les flaques et les écoulements d’eau, sur des plages ensoleillées.
À marée haute, ils sont réfugiés dans la couche de sable superficielle, échappant ainsi à l’agitation de l’eau.
Occupant la surface et les espaces des milieux sableux, cette espèce appartient à la méiofaune.

 

Le Ver plat de Roscoff est aisément identifié à sa forme et à sa couleur.

D’une longueur variant de 1 à 5 mm au maximum, il est allongé, légèrement effilé, et aplati.
Translucide et de couleur verte, il peut être clair ou très foncé.

Il possède peu de structures visibles, à l’exception d’une tache antérieure claire correspondant à un statocyste, sensible à la gravité, et de deux points bruns, ocelles sensibles à la lumière.

 

La couleur verte de l’animal est liée à la présence dans le corps d’organismes unicellulaires photosynthétiques appartenant à l’espèce Tetraselmis convolutae.

Le Ver plat de Roscoff entretient avec ces organismes une relation à bénéfices réciproques, appelée symbiose : il leur fournit des conditions favorables à la photosynthèse (environnement éclairé, riche en dioxyde de carbone) et leur apporte des substances azotées alors qu’en retour il utilise les produits de cette photosynthèse (sucres et dioxygène).
Au stade adulte, l’animal ne possède pas d’appareil digestif et ne se nourrit pas. Son métabolisme dépend de la symbiose.

Les juvéniles ont par contre un régime alimentaire herbivore. Ils ingèrent des organismes unicellulaires photosynthétiques. Certains, par multiplication, donnent naissance aux symbiotes.
Initialement blancs et pourvus de structures digestives, les juvéniles deviennent ainsi verts et perdent ces structures.

 

Le Ver plat de Roscoff est un animal hermaphrodite. Chaque individu est capable de produire des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et des gamètes femelles, les ovules.

La reproduction sexuée implique un accouplement au cours duquel les partenaires échangent leurs spermatozoïdes.
Il conduit à une fécondation interne, donnant naissance à des œufs. Émis dans le milieu, ils sont groupés par 10 à 20 au sein de cocons protecteurs.
Le développement embryonnaire est bref : après une semaine environ, l’éclosion libère des individus juvéniles.

Cette espèce est par ailleurs douée d’un important pouvoir de régénération.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche ZIEMSKI Frédéric, ANDRÉ Frédéric, in : DORIS, 15/5/2014 : Symsagittifera roscoffensis (Graff, 1891) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=1027)

le site Natural history museum (en anglais – adresse http://www.nhm.ac.uk)

Semmler H., Bailly X. and Wanninger A., 2008 – Myogenesis in the basal bilaterian Symsagittifera roscoffensis (Acoela). Frontiers in Zoology, 5 : 14
DOI : 10.1186/1742-9994-5-14