Semaine 36-2015

Une citation

« Je sais que la vie vaut la peine d’être vécue, que le bonheur est accessible, qu’il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner à ce qu’on aime avec un abandon total de soi. »

R. Gary

 

Une image

Éponge mie de pain mouillée
Éponge mie de pain mouillée (Roscoff, février 2008)

 

L’Éponge mie de pain mouillée (Dysidea fragilis) est un animal marin du groupe des Démosponges, appartenant à la famille des Dysidéidés.

Cette espèce est présente depuis la région inférieure de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’aux profondeurs où disparaissent les algues.

Elle affectionne le milieu rocheux et vit fixée sur les rochers et dans les crevasses le plus souvent.
Elle est parfois observée recouverte de sable envasé.

 

L’Éponge mie de pain mouillée est identifiée à sa forme, ses dimensions, sa couleur et sa consistance.

Elle se présente comme une fine croûte irrégulière épaisse de 7 mm environ et d’un diamètre atteignant 500 mm ou comme une masse volumineuse dont le diamètre maximal est de l’ordre de 300 mm. Intermédiaires entre ces deux formes, des coussinets peuvent également être rencontrés.

Le corps est de couleur blanchâtre, parfois teinté de marron, de gris, de vert ou de rouge.
Il a une consistance souple et élastique mais sa surface, hérissée de petites expansions coniques de 1,5 mm de haut pour 2 mm d’épaisseur, est rugueuse.

Elle porte en outre des orifices de 2 à 5 mm de diamètre dont le bord est bien marqué. Ils prennent le nom d’oscules.

 

À l’instar des autres Démosponges, l’Éponge mie de pain mouillée se nourrit de particules en suspension dans l’eau, dont elle réalise la filtration à travers la paroi de son corps.

La paroi corporelle est creusée de chambres tapissées de choanocytes, cellules spécifiques du groupe. Elles communiquent avec le milieu extérieur grâce à des conduits ouverts par de petits pores d’une part, et avec une cavité corporelle centrale appelée atrium d’autre part. Les oscules sont les orifices de l’atrium.

Les choanocytes possèdent des flagelles dont les battements provoquent une circulation d’eau : elle pénètre dans la paroi corporelle à la faveur des pores, atteint les chambres grâce aux conduits puis gagne la cavité centrale avant d’être évacuée par les oscules.

Les particules emportées par le courant d’eau sont captées par les choanocytes lorsqu’elles transitent à leur proximité. Elles sont englobées, digérées et les molécules issues de ce processus sont distribuées aux autres cellules de l’animal.

Ce type de prise alimentaire relève de la microphagie par filtration, ou suspensivorie.

 

L’Éponge mie de pain mouillée est une espèce hermaphrodite : les individus produisent des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et des gamètes femelles, les ovules.

La reproduction intervient principalement en été.

Les spermatozoïdes sont libérés dans l’eau environnante par l’intermédiaire des oscules.
Transportés par le courant, ils gagnent d’autres individus dans lesquels ils pénètrent grâce au courant d’eau alimentaire.
Ils sont alors captés par les choanocytes et transférés vers les ovules.

La fécondation est interne, réalisée dans l’individu ayant reçu les spermatozoïdes.
Elle donne naissance à des œufs.

Le développement embryonnaire se déroule au sein de l’individu où a lieu la fécondation.
Il prend fin avec l’éclosion, qui libère des larves mobiles.

Après avoir quitté l’individu parent, elles évoluent dans le plancton avant de gagner le fond et de se transformer en individus juvéniles par une métamorphose.

Outre ce mode de reproduction, qualifié de sexué, l’Éponge mie de pain mouillée est capable de former de nouveaux individus par bourgeonnement, processus relevant de la multiplication asexuée.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche LE GRANCHÉ Philippe, MÜLLER Yves, BRETON Gérard, in : DORIS, 6/12/2014 : Dysidea fragilis (Montagu, 1818) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=684 ; consulté le 23 août 2015)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)