Semaine 35-2015

Une citation

« L’ivresse du travail ? C’est vrai que ça soûle très vite. »

J. Yanne

 

Une image

Anurida maritima
Anurida maritima (Crozon, février 2008)

 

Anurida maritima est un Arthropode appartenant au groupe des Hexapodes. Il s’agit plus précisément d’un Collembole, membre de la famille des Neanuridés.

L’espèce vit en milieu rocheux dans la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée. Elle évolue plutôt dans sa partie supérieure, rarement immergée. Son activité est essentiellement diurne, et observée du printemps à l’automne.
À marée basse, les individus se déplacent à la surface des rochers ou flottent dans des cuvettes où l’eau persiste. À marée haute, ils trouvent refuge dans les anfractuosités des rochers ou dans les herbes du domaine terrestre.
Il n’est pas rare de rencontrer des groupes composés d’une vingtaine à une centaine d’individus, l’espèce pratiquant le grégarisme.

 

Anurida maritima est identifié à sa taille, sa forme et sa couleur.

Les individus ont une longueur de 3 mm au maximum.

Leur corps est cylindrique, formé de trois régions.
À l’avant, la tête porte dorsalement une paire de petits yeux sombres ainsi qu’une paire de courtes antennes trapues, et ventralement la bouche.
Le thorax est constitué de trois segments munis chacun d’une paire de pattes ventrale.
À l’arrière, l’abdomen s’élargit progressivement vers l’extrémité postérieure. Il est composé de six segments dépourvus d’appendices.

Le corps est recouvert d’une cuticule de couleur bleu ardoise ou bleu nuit, et ornée de nombreuses courtes soies blanches.

 

Anurida maritima se nourrit d’animaux marins morts, principalement d’Annélides, de Mollusques et de crustacés comme les Balanes. Occasionnellement il consomme des végétaux.
En relation avec son régime alimentaire, l’espèce peut être qualifiée de nécrophage.

La recherche et la prise de nourriture interviennent à marée basse. Peu après le début du retrait de la mer, les individus sortent des fissures des rochers et explorent leur environnement. Une heure au moins avant le retour de la mer, ils regagnent leurs abris.
L’activité de l’espèce est synchronisée avec le cycle de la marée, mais elle relève d’un rythme endogène. En effet, placés en conditions stables les individus conservent une activité rythmique dont la période est d’environ 12 heures.

Le métabolisme de ces animaux consomme du dioxygène qu’ils prélèvent dans l’air à travers leur tégument, étant dépourvus d’appareil respiratoire.
Lorsque la mer est haute, l’eau pénètre parfois dans les anfractuosités où ils se tiennent. Les soies qui revêtent la cuticule possèdent des propriétés hydrophobes : elles ne s’imprègnent pas d’eau mais piègent une bulle d’air qui entoure le corps et permet l’approvisionnement en dioxygène. Elle joue le rôle de réserve de dioxygène.
Au fur et à mesure de sa consommation, le gaz est renouvelé par diffusion à partir de l’eau de mer. Ce dispositif est désigné par l’expression branchie physique, car il permet une respiration en milieu aquatique et un renouvellement du dioxygène par un processus physique.

 

Chez les Collemboles, les sexes sont séparés : il existe des individus mâles produisant des spermatozoïdes et des individus femelles formant des ovules.

La reproduction d’Anurida maritima intervient en été, dès le début du mois de juillet.

Les mâles déposent dans le milieu des spermatophores contenant des spermatozoïdes, qui sont captés par les femelles.
La fécondation se déroule dans l’organisme femelle, elle est dite interne.

Elle est à l’origine d’œufs qui sont émis entre juillet et septembre, dans des crevasses des rochers où l’eau est présente.
Le développement embryonnaire est réalisé au sein des enveloppes de l’œuf.

Une très faible proportion d’œufs éclot à la fin de l’été. La majorité d’entre eux entre en diapause jusqu’à fin octobre, puis passe l’hiver en vie ralentie.
La plupart des adultes meurent en automne et en hiver.

Au printemps suivant dès le mois de mai, les œufs éclosent et libèrent des individus juvéniles ; le développement de cette espèce est direct.

La maturité sexuelle est atteinte dès l’été.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site EOL (Encyclopedia of life – adresse : http://eol.org)

et notamment

l’article Anurida maritima (adresse : http://eol.org/pages/1175763/overview ; consulté le 18 juillet 2015)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

ainsi que les références

Foster W.A. and Moreton R.B., 1981 – Synchronization of activity rhythms with the tide in a saltmarsh collembolan Anurida maritima. Oecologia, 50 (2) : 265-270 (adresse : http://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00348049)
DOI : 10.1007/BF00348049

Witteveen J., Verhoef H.A. and Huipen T.E.A.M., 1988 – Life history strategy and egg diapause in the intertidal collembolan Anurida maritima. Ecological Entomology, 13 : 443-451 (adresse : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2311.1988.tb00377.x/abstract)
DOI : 10.1111/j.1365-2311.1988.tb00377.x

Zinkler D., Ruessbeck R., Biefang M. and Baumgaertl H., 1999 – Intertidal respiration of Anurida maritima (Collembola: Neanuridae). European Journal of Entomology, 96 (2) : 205-209 (adresse : http://www.eje.cz/artkey/eje-199902-0016_Intertidal_respiration_of_Anurida_maritima_Collembola_Neanuridae.php)