Semaine 33-2015

Une citation

« L’amitié, c’est qui vient au cœur quand on fait ensemble des choses belles et difficiles. »

L’Abbé Pierre

 

Une image

Éponge mie de pain
Éponge mie de pain (Roscoff, février 2008)

 

L’Éponge mie de pain (Halichondria panicea) est un animal marin appartenant au groupe des Démosponges et plus particulièrement à la famille des Halichondriidés.

Elle est présente en milieu rocheux depuis la partie basse de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à environ 500 mètres de profondeur, et affectionne particulièrement les environnements soumis aux courants.
Elle vit fixée sur les rochers, souvent dans les anfractuosités ou entre les laminaires, voire dans des coquilles de Mollusques ou des carapaces d’Arthropodes.

 

L’Éponge mie de pain est une espèce polymorphe, dont la forme varie avec l’environnement.

Dans les milieux côtiers ouverts, les individus constituent un revêtement encroûtant peu épais dont les bords sont irréguliers, lobés ou digités. Ils possèdent de grands orifices en surface, rappelant des cratères volcaniques, les oscules, mettant en communication une cavité corporelle, l’atrium, avec le milieu extérieur.
Dans les sites abrités des vagues, leur structure est plus massive. Leur épaisseur peut atteindre 200 mm et, adoptant un port dressé, ils développent des tubes au sommet desquels sont ouverts les oscules. Leur extension horizontale maximale est de l’ordre de 600 mm.
La surface apparaît lisse mais elle porte de nombreux pores de petite taille.

Par transparence, de fines baguettes rigides contribuant au soutien de l’organisme sont visibles. Il s’agit de spicules, composants du squelette, agencés en un réseau régulier.
Leur rôle dans le maintien de la forme de l’animal est complémentaire de celui des fibres protéiques de spongine situées en profondeur et entrelacées.

La couleur des individus varie du beige jaunâtre au jaune orangé voire au vert olive lorsque des algues symbiotiques sont présentes. Elle évolue parfois au cours des saisons.

 

À l’instar des autres Démosponges, l’Éponge mie de pain se nourrit de particules en suspension dans l’eau de mer. Elle les obtient en réalisant une filtration de l’eau environnante.

Les cavités corporelles sont tapissées de cellules spécifiques du groupe appelées choanocytes. Leur extrémité libre présente un flagelle, émergeant au cœur d’une collerette de microvillosités.
Les battements des flagelles génèrent un mouvement d’eau à travers la paroi corporelle : l’eau pénètre par les pores superficiels, chemine dans la paroi du corps jusqu’à l’atrium puis est évacuée par les oscules.
Elle entraîne avec elle des particules en suspension, qui sont captées par les choanocytes à proximité desquels elles transitent. Ces cellules les absorbent et en effectuent la digestion avant de libérer les produits qui en sont issus dans la profondeur de l’organisme où ils sont distribués aux autres cellules.

En relation avec ce type de prise alimentaire, l’espèce est qualifiée de microphage. Elle pratique la suspensivorie, forme de microphagie par filtration.

 

L’Éponge mie de pain est une espèce qui semble comporter des individus bisexués, produisant des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et des gamètes femelles, les ovules, mais également des individus unisexués, mâles ou femelles.
Elle présente ainsi une diversité d’expression de la sexualité, pratiquant à la fois l’hermaphrodisme et le gonochorisme.

La reproduction intervient principalement au printemps.
Les spermatozoïdes sont libérés dans le milieu et, emportés par les courants d’eau, pénètrent à l’intérieur des individus portant des ovules à la faveur des pores corporels.
La fécondation, réalisée au sein de ces individus, est interne et conduit à la formation d’œufs.
Le développement embryonnaire se déroule dans l’organisme parent, phénomène désigné par le terme viviparité, et dure environ un mois.
À son terme, l’éclosion libère des larves caractéristiques, appelées parenchymula.
Elles gagnent le milieu et y mènent une brève vie planctonique, se nourrissant principalement des réserves qu’elles contiennent, avant de rejoindre le fond où elles se transforment en individus juvéniles à la faveur d’une métamorphose.

Dans les environnements difficiles des points de vue climatique et nutritif, la formation des œufs et le développement de la descendance sont réalisés aux dépens des individus parents qui subissent une dégradation tissulaire.
Après l’émergence des larves, des fragments des individus parents s’isolent et connaissent une phase de régénération, donnant naissance à de nouveaux individus.
Ce phénomène relève de la multiplication asexuée pratiquée assez généralement par cette espèce.

La longévité de l’Éponge mie de pain est comprise entre deux et cinq ans.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche LE GRANCHÉ Philippe, MÜLLER Yves, in : DORIS, 7/4/2014 : Halichondria (Halichondria) panicea (Pallas, 1766) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=908 ; consulté le 16 juillet 2015)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)