Semaine 31-2016

Une citation

« Le vrai bonheur est dans le calme de l’esprit et du cœur. »

C. Nodier

 

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Bryozoaire hirsute
Bryozoaire hirsute (Carantec, février 2011)

 

Le Bryozoaire hirsute (Flustrellidra hispida) est un animal marin du groupe des Bryozoaires ou Ectoproctes, appartenant à la famille des Flustrellidridés.

Cette espèce est présente dans la moitié inférieure de la zone de balancement des marées, alternativement couverte et découverte par la mer, et fréquente principalement en milieu rocheux.
Elle vit fixée sur des algues, le plus souvent sur le Fucus denté et occasionnellement sur le Goémon frisé, la Gigartine ou encore l’Ascophylle.

 

À l’échelle macroscopique, le Bryozoaire hirsute est identifié à sa forme, sa consistance et sa couleur.

Il constitue généralement des plaques à bords arrondis sur les frondes (partie lamelleuse, fine et plate) ou des manchons autour des stipes (région cylindrique, reliant la fronde au support) des algues.
Il s’agit de structures relativement épaisses, de consistance gélatineuse, formant des coussinets.
En relation avec ce développement à la surface du support, l’espèce est qualifiée d’encroûtante.

À l’échelle microscopique, le Bryozoaire hirsute apparaît formé de multiples sous-unités dont la face supérieure a une forme ovale ou rectangulaire. Leur longueur peut atteindre 1,2 mm pour une largeur de 0,6 mm. Chaque sous-unité est un individu désigné par le terme zoïde, l’ensemble des zoïdes constituant une colonie. Les individus sont séparés par des sillons assez profonds, mais leurs bases sont contiguës.

La forme des zoïdes est liée à la présence d’une enveloppe externe appelée cuticule, délimitant une logette ou cystide. Sa face supérieure, lisse et souple, possède un orifice par lequel se déploie une structure cylindrique et blanchâtre, le polypide, en cas d’immersion. Elle porte trente à quarante tentacules agencés en un entonnoir appelé lophophore, au cœur et à la base duquel est ouverte la bouche.

De couleur brune à violette, la colonie est hérissée d’épines souples lui conférant un aspect velu. Il s’agit d’individus modifiés et spécialisés, jouant vraisemblablement un rôle protecteur vis-à-vis de la fixation d’organismes à la surface de la colonie mais aussi de la prédation. Entourant les lophophores déployés, ils forment également une barrière protectrice réduisant les risques de chocs.

 

À l’instar du Membranipore ayant fait l’objet des articles des semaines 24-2016 et 25-2016 de Codex virtualis, le Bryozoaire hirsute se nourrit de particules de petite taille en suspension dans l’eau de mer.

Immergés, les individus déploient leur lophophore. Les cellules qui recouvrent les tentacules portent des cils dont les battements provoquent une circulation d’eau. Elle pénètre dans l’entonnoir formé par les tentacules dans sa région évasée, et ressort à sa base.
Lorsque les particules en suspension entrent en contact avec les cils, elles sont déviées par leurs mouvements. Rabattues vers le cœur et la base du lophophore, elles gagnent la bouche où elles sont ingérées.

En raison de ce mode de prise alimentaire, le Bryozoaire hirsute est dit suspensivore. Il pratique une microphagie par filtration.

 

Le Bryozoaire hirsute est une espèce hermaphrodite à l’échelle de la colonie mais aussi des individus : ils sont à l’origine de gamètes mâles, les spermatozoïdes, et de gamètes femelles, les ovules.

La reproduction intervient généralement en hiver.

Les spermatozoïdes produits par les individus en phase mâle sont libérés dans l’eau de mer par des pores localisés sur les tentacules.
Ils pénètrent dans la cavité corporelle des individus en phase femelle où sont localisés les ovules, relativement volumineux.
La fécondation y est réalisée, donnant naissance à des œufs de couleur jaune ou blanche.

Le développement embryonnaire se déroule au sein des enveloppes des œufs, incubés dans la cavité générale de l’individu en phase femelle.
L’éclosion intervient entre le début du printemps et l’été. Elle libère des larves qui quittent l’individu parent et mènent une vie planctonique.

Les larves de l’espèce présentent d’importantes similitudes avec la forme larvaire caractéristique du groupe des Bryozoaires, appelée cyphonaute. Cependant, elles ne s’alimentent pas et sont pour cette raison désignées par le terme pseudocyphonaute.

Après une courte vie libre, la larve gagne un support et s’y transforme en zoïde à la faveur d’une métamorphose. Ce zoïde, fondateur d’une nouvelle colonie, porte le nom d’ancestrula.

Outre la reproduction sexuée ainsi décrite, le Bryozoaire hirsute effectue une multiplication asexuée par bourgeonnement qui assure la formation de la colonie à partir de l’individu fondateur, ainsi que sa croissance.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche ROCHEFORT Gaël , ANDRÉ Frédéric in : DORIS, 01/05/2014 : Flustrellidra hispida (Fabricius, 1780) (adresse : http://doris.ffessm.fr/ref/specie/1753 consultée le 11 juillet 2016)

le site Bryozoa of the British Isles (en anglais – adresse : http://britishbryozoans.myspecies.info/)

et notamment

la fiche Flustrellidra hispida (Fabricius, 1780) (adresse : http://britishbryozoans.myspecies.info/content/flustrellidra-hispida-fabricius-1780 consultée le 11 juillet 2016)