Semaine 28-2016

Une citation

« Une pensée délicate est comme la fleur de l’esprit. »

C. Rollin

 

Une image

Tourteau
Tourteau (Roscoff, février 2007)

 

Le Tourteau (Cancer pagurus) est un animal marin appartenant au groupe des Arthropodes malacostracés au sein duquel il représente la famille des Cancridés.

Il est présent depuis le milieu de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 100 mètres le plus souvent.
Il affectionne particulièrement les milieux mixtes, constitués de blocs rocheux ensablés mais est également présent en milieu rocheux et en milieu sableux. Logé dans les anfractuosités des rochers et peu actif le jour, il présente une activité principalement nocturne.

 

Le Tourteau est identifié à la forme, aux dimensions et à la couleur de son corps.

Le corps est recouvert d’une cuticule rigide et épaisse, constituée de multiples pièces mobiles les unes par rapport aux autres grâce à des zones souples appelées membranes articulaires.
Il est divisé en trois parties : la tête (ou céphalon) antérieure, le thorax (ou péréion) médian et l’abdomen (ou pléon) postérieur.
Dorsalement, la cuticule couvrant la tête et le thorax est d’un seul tenant et lisse. Elle détermine un céphalothorax. De forme globalement ovale, elle est caractérisée par une marge formant une dizaine de lobes dans les régions antérolatérales et arbore cinq dents pointues à l’avant.
Des organes sensoriels sont présents antérieurement, correspondant à une paire d’yeux pédonculés et deux paires de courtes antennes.
Ventralement, la tête porte la bouche associée à des pièces buccales. Le thorax est muni de cinq paires d’appendices articulés. La première paire est terminée par une puissante pince et joue un rôle préhensile, alors que les quatre suivantes ont une extrémité pointue, portent de fines soies et exercent une fonction locomotrice. Ces deux catégories fonctionnelles d’appendices sont respectivement appelés chélipèdes et péréiopodes.
L’abdomen est replié sous le thorax et n’est visible que par la face ventrale. Il est constitué de plusieurs segments portant chacun une paire d’appendices désignés par le terme de pléopodes.

Le céphalothorax a le plus souvent une largeur de 150 à 200 mm, mais elle peut atteindre 300 mm. La longueur est environ deux fois plus faible.

La face dorsale de la carapace est colorée en brun tirant sur l’orange ou le rouge, et présente des motifs de couleurs semblables. La face ventrale est plus pâle, beige jaunâtre.
Les chélipèdes présentent une extrémité noire et les yeux sont verts.

 

Le Tourteau se nourrit d’animaux, qu’il capture vivants ou qu’il trouve morts. Il s’agit de Malacostracées comme le Crabe vert (décrit en semaine 10-2015), la Porcellane grise (décrite en semaine 45-2014), le Crabe porcelaine à longues pinces (décrit en semaine 46-2014) ou encore la Galathée noire (décrite en semaine 52-2014) mais aussi de divers Mollusques tels le Pourpre (étudié en semaines 07-2014 et 08-2014), le Bigorneau (étudié en semaines 03-2014 et 04-2014), la Moule commune (étudiée en semaine 16-2015) et la Coque commune (étudiée en semaine 08-2016).
L’animal fond sur les proies passant à sa proximité, les immobilise sous son abdomen puis les saisit et les broie grâce à ses pinces. Il pratique ainsi une chasse à l’approche mais il est également capable de chasser à l’affût et de creuser le sable pour en extraire les Mollusques bivalves qui y vivent enfouis.

Il ingère par ailleurs des animaux morts qu’il saisit et dilacère à l’aide de ses pinces.

En conséquence, l’espèce peut être qualifiée de prédatrice et de nécrophage.

 

Le Tourteau est une espèce gonochorique, comportant des individus mâles produisant des spermatozoïdes d’une part et des individus femelles à l’origine d’ovules d’autre part.

La reproduction se déroule au printemps et en été.

Le mâle enserre sa partenaire peu avant qu’elle mue. Lorsque l’élimination de la cuticule de la femelle est réalisée, l’accouplement et la copulation interviennent.
À cette occasion, les spermatozoïdes sont transmis par le mâle à la femelle au sein de spermatophores. Elle les conserve dans une poche appelée spermathèque.

Six à neuf mois plus tard, entre octobre et mars, les ovules sont libérés par la femelle et fécondés par les spermatozoïdes lors de leur transit dans les voies génitales.
Cette fécondation interne donne naissance à des œufs qui sont émis dans le milieu mais maintenus par la femelle entre son abdomen et son thorax grâce aux pléopodes.
Le développement embryonnaire se déroule dans ces conditions.

L’éclosion intervient du mois d’avril au mois de septembre.
Elle libère des larves caractéristiques du groupe, appelées zoés. Elles mènent une vie planctonique.
Se nourrissant de plancton, elles grandissent à la faveur de mues qui permettent également des modifications morphologiques et anatomiques progressives. Les mues conduisent à la transformation des larves zoés en larves mégalopes.

Un à six mois après l’éclosion, les larves mégalopes gagnent le fond et subissent une métamorphose à l’origine d’individus juvéniles.

La maturité sexuelle est atteinte à un âge compris entre 6 et 10 ans, alors que la longévité est de 20 à 50 ans.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche ZIEMSKI Frédéric , BOUCHARD Jean-Marie , NOËL Pierre in : DORIS, 06/05/2011 : Cancer pagurus Linnaeus, 1758 (adresse :http://doris.ffessm.fr/ref/specie/116 consultée le 05 juillet 2016)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

l’article Cancer pagurus du site Wikipedia (adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer_pagurus consulté le 05 juillet 2016)