Semaine 21-2017

Une citation

« Certaines personnes sèment le bonheur partout où elles vont ; et d’autres, chaque fois qu’elles s’en vont. »

O. Wilde

 

Une image

Quel est cet organe ?
Quel est cet organe ?

 

Voir l’image de plus grande taille

 

Voir l’image légendée

 

L’image de la semaine 21-2017 résulte de l’observation d’une coupe histologique à l’objectif x40 du microscope photonique.

Elle comporte de nombreuses sections allongées ou circulaires, bordées d’une paroi relativement fine délimitant une lumière centrale.
Elles correspondent à des coupes longitudinales ou transversales de structures tubuleuses.

 

La paroi des tubules est constituée d’une unique couche de cellules. Dans certains cas, les cellules sont plates et possèdent un noyau également plat, alors que dans d’autres, les cellules sont de section carrée et munies d’un noyau circulaire.
Il s’agit d’épithéliums simples, respectivement pavimenteux et cubique.
Une fine tunique fibreuse entoure les épithéliums, correspondant à du tissu conjonctif fibreux.

La lumière des tubules est parfois remplie de petites unités translucides, ou semble vide.

 

Les tubules présentant un épithélium simple et pavimenteux, dont la lumière est occupée par les unités translucides, sont des vaisseaux sanguins capillaires. Leur contenu correspond à des hématies, ou globules rouges.

Les tubules dont l’épithélium est simple et pavimenteux, et dont la lumière semble vide, sont des anses de Henlé de néphrons de Mammifère, en l’occurrence de Rat.
Selon la section, la paroi est très fine ou légèrement épaissie. Dans le premier cas, le tubule est appelé branche grêle et dans le second cas, branche large.

Des tubules contournés distaux et des tubules collecteurs sont également présents. Ils ont fait l’objet des articles des semaines 18-2017 et 19-2017 de Codex virtualis, respectivement.

L’association étroite des anses de Henlé des néphrons et des vaisseaux sanguins capillaires, ainsi que la présence de tubules contournés distaux et de tubules collecteurs, indique que l’image représente une section de la partie profonde du rein appelée médulla. L’organisation générale du rein de Rat est illustrée dans la rubrique Mammifère de l’album Délices histologiques de Codex virtualis.

 

L’anse de Henlé et son fonctionnement sont décrits dans l’article de la semaine 20-2017.
Elle contribue à mettre en place un gradient de concentration osmotique cortico-médullaire dans l’interstitium rénal, par le jeu d’échanges actifs et passifs d’ions et d’eau.

Dans la médulla rénale, les anses de Henlé sont étroitement associées à des vaisseaux sanguins capillaires. Issus de la ramification de l’artériole efférente du glomérule, ils sont agencés en un vaisseau rectiligne descendant apportant le sang du cortex vers la médulla et un vaisseau rectiligne ascendant drainant le sang de la médulla vers le cortex, reliés par des vaisseaux transverses.

La paroi des vaisseaux sanguins capillaires étant perméable à l’eau et aux solutés, le sang qui y circule est en équilibre avec l’interstitium en termes de concentrations en solutés et osmotique.
En conséquence, le sang descendant dans les vaisseaux droits tend à perdre de l’eau et à diluer le milieu interstitiel, alors que le sang ascendant tend à gagner des solutés et à les entraîner vers le cortex.

Le flux sanguin continuel traversant la médulla est à l’origine d’un lavage du gradient cortico-médullaire.
Cependant, la disposition parallèle des vaisseaux droits descendants et ascendants permet à l’eau de passer des uns vers les autres sous l’effet d’une différence de concentration osmotique, les vaisseaux ascendants contenant un liquide plus concentré que les vaisseaux descendants.
Ce mouvement génère un court-circuit qui réduit progressivement le débit sanguin alors que les vaisseaux s’enfoncent dans la médulla limitant ainsi le lavage du gradient.
Simultanément, les solutés passent des vaisseaux ascendants aux vaisseaux descendants par un transfert direct à chaque niveau de la médulla.
Ces mouvements sont à l’origine d’un recyclage des solutés qui évite qu’ils soient ramenés de la profondeur de la médulla vers sa surface.

Une barrière fonctionnelle entre les zones corticale et médullaire est ainsi établie, limitant le lavage du gradient cortico-médullaire de concentration osmotique.

En présence d’hormone antidiurétique, la réabsorption d’eau de l’urine circulant dans les tubes collecteurs vers l’interstitium peut alors être réalisée.

 

Pour en savoir plus, consulter :

les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)

Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris

Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris