Semaine 20-2017

Une citation

« Ce qui fait la vraie valeur d’un être humain, c’est de s’être délivré de son petit moi. »

A. Einstein

 

Une image

Quel est cet organe ?
Quel est cet organe ?

 

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L’image de la semaine 20-2017 correspond à une coupe histologique d’organe observée à l’objectif x40 du microscope photonique.

Elle est constituée de sections circulaires ou ovales, possédant une lumière bordée d’une paroi généralement peu épaisse.
Il s’agit de structures tubuleuses coupées transversalement ou longitudinalement.

 

La paroi des tubules est formée d’une unique couche de cellules, et est entourée d’une tunique fibreuse.
Elle correspond à un épithélium simple reposant sur du tissu conjonctif fibreux.

De nombreux tubules sont délimités par un épithélium dont les cellules sont plates et présentent un noyau allongé parallèlement au plan de l’épithélium. Il s’agit d’un épithélium pavimenteux.
La lumière de certains d’entre eux est occupée par de nombreuses petites structures translucides dépourvues de noyau, quelquefois associées à des cellules circulaires, alors que d’autres possèdent une lumière semblant vide.

Quelques tubules ont une paroi formée de cellules aussi hautes que larges, à noyau de section circulaire. Il s’agit d’un épithélium cubique.

 

Les tubules à épithélium simple et pavimenteux dont la lumière semble vide correspondent à des anses de Henlé de néphrons de Mammifères, en l’occurrence de Rat.
Elles sont entremêlées avec des tubules à épithélium simple et pavimenteux dont la lumière n’est pas vide. Ce sont des vaisseaux capillaires sanguins, les structures translucides qu’ils contiennent étant des hématies ou globules rouges alors que les cellules rondes les accompagnant sont des leucocytes ou globules blancs. Leur épithélium porte le nom d’endothélium.

L’association des anses de Henlé et des vaisseaux sanguins capillaires est caractéristique de la région profonde du rein des Mammifères, désignée par le terme médulla.
Une vue de la médulla de rein de Rat est proposée dans la rubrique Mammifère adulte de l’album Délices histologiques de Codex virtualis.

Des sections de tubules contournés distaux et de tubules collecteurs y sont également présents. Ils sont respectivement décrits dans les articles des semaines 18-2017 et 19-2017 de Codex virtualis.

 

Le néphron est l’unité fonctionnelle du rein des Vertébrés, responsable de la production de l’urine.
Chez les Mammifères, il est constitué successivement :

d’une capsule de Bowman qui, en association avec un bouquet de vaisseaux sanguins capillaires appelé glomérule, forme un corpuscule de Malpighi cortical décrit dans les articles des semaines 15-2017 et 16-2017 ;

d’un tubule contourné proximal également localisé principalement dans le cortex, se terminant par une portion droite s’enfonçant dans la médulla, étudié dans l’article de la semaine 17-2017 ;

d’une anse de Henlé médullaire formée de deux branches rectilignes, descendante et ascendante, se faisant face et déterminant une forme en épingle
bordées d’un épithélium simple et pavimenteux sur la plus grande partie de leur longueur, elles sont qualifiées de grêles, la région terminale de la branche ascendante possédant un épithélium plus épais est quant à elle dite large ;

d’un tubule contourné distal commençant par une portion droite à la jonction entre médulla et cortex ;

d’un tubule collecteur essentiellement localisé dans le cortex, s’ouvrant sur un tube collecteur qui s’enfonce dans la médulla.

 

La branche descendante de l’anse de Henlé reçoit l’urine du tubule contourné proximal alors que la branche ascendante l’amène au tubule contourné distal.

Les cellules de l’épithélium bordant la branche descendante sont perméables à l’eau et aux solutés dans une moindre mesure, à la différence de celles de la branche ascendante, imperméables à l’eau.

Les cellules de l’épithélium de la branche large ascendante réalisent un transfert actif d’ions chlorures et sodium de l’urine vers le tissu environnant, appelé interstitium.
En conséquence, l’urine contenue dans la branche ascendante voit sa concentration en solutés diminuer au fur et à mesure de sa progression. La concentration en solutés de l’interstitium augmente parallèlement.

La branche descendante située face à la branche ascendante baigne dans un interstitium dans lequel la concentration en solutés est supérieure à celle de l’urine qu’elle contient. Sa paroi étant perméable à l’eau, de l’eau quitte l’urine et gagne le tissu environnant. L’urine voit sa concentration en solutés augmenter progressivement alors qu’elle circule dans la branche descendante, en raison de cette perte d’eau.

Finalement, en relation avec la disposition et les propriétés des branches descendante et ascendante de l’anse de Henlé, l’urine voit sa concentration en solutés augmenter alors qu’elle parcourt la branche descendante puis diminuer lorsqu’elle emprunte la branche ascendante. L’urine parvenant au tubule contourné distal est moins concentrée en solutés que celle provenant du tubule contourné proximal.

Les échanges d’eau et de solutés sont réalisés entre l’urine et l’interstitium. La branche descendante de l’anse de Henlé étant perméable à l’eau, les concentrations en solutés sont semblables dans l’urine de cette branche et dans l’interstitium.
Les processus décrits conduisent ainsi à l’établissement d’un gradient de concentration en solutés cortico-médullaire, la concentration en solutés de l’interstitium rénal augmentant du cortex à la profondeur de la médulla.

Ce gradient rend possible la réabsorption d’eau, de l’urine vers le sang, dans le tube collecteur en présence d’hormone antidiurétique, et la concentration finale de l’urine.

 

Pour en savoir plus, consulter :

les pages Premiers pas histologiques de Codex virtualis (adresse : http://codexvirtualis.fr/codex/de-lorganisation-interne/premiers-pas-histologiques)

Burkitt H.G., Young B., Heath J.W., 1993 – Histologie fonctionnelle Wheater. Arnette, 408p. Paris

Heusser S., Dupuy H.G., 2015 – Atlas biologie animale. Dunod, 220p. Paris