Semaine 19-2015

Une citation

« Souvent on s’est repenti d’avoir parlé ; mais de s’être tu, jamais. »

J. Amyot

 

Une image

Éponge à languettes
Éponge à languettes (Roscoff, février 2007)

 

L’Éponge à languettes (Polymastia penicillus) est un animal marin appartenant au groupe des Démosponges.

L’espèce est présente dans la partie inférieure de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, mais surtout entre 5 et 25 mètres de profondeur.

Les individus vivent à la limite entre les milieux rocheux et sableux, fixés sur un substrat solide parfois dans des fissures, et sont fréquemment recouverts de sable.
Ils affectionnent les environnements riches en particules en suspension.

 

L’Éponge à languettes est aisément identifiée à ses dimensions, sa forme et sa couleur.

Elle est constituée d’une base encroûtante et rugueuse dont le diamètre est de l’ordre de 150 mm et l’épaisseur de 20 mm.
Elle porte de nombreuses excroissances tubuleuses et lisses, partiellement rétractiles, dont la longueur peut atteindre 100 mm en pleine extension, pour un diamètre compris entre 3 et 5 mm. Elles sont appelées papilles.

La couleur de la base est pâle, généralement jaune grisâtre, plus rarement jaune orangé. Elle est le plus souvent masquée par le sable qui couvre l’individu.
Les papilles sont de couleur blanc crème ou jaunâtre, parfois translucides. De fines baguettes de soutien, les spicules, sont quelquefois visibles par transparence.

 

L’Éponge à languettes, à l’instar des autres Éponges, se nourrit de particules en suspension dans l’eau de mer.
Elle en réalise le prélèvement en générant un courant d’eau qui traverse sa paroi corporelle. Les particules emportées par l’eau sont captées par des cellules spécialisées, les choanocytes, qui sont également à l’origine du courant d’eau grâce aux battements de leurs flagelles.

Dans le cas de cette espèce, il existe deux types de papilles : certaines portent uniquement des orifices inhalants appelés ostioles sur leur surface alors que d’autres, plus rares et plus grandes, présentent en outre un large orifice apical exhalant désigné par le terme d’oscule.
L’eau pénètre dans le corps par l’ensemble des ostioles. Elle est drainée par des canaux débouchant dans les papilles possédant un oscule avant d’être évacuée.

En relation avec ce type de prise alimentaire, l’espèce est qualifiée de suspensivore, pratiquant une microphagie par filtration.

 

L’Éponge à languettes est une espèce hermaphrodite : les individus produisent des gamètes mâles, les spermatozoïdes, et des gamètes femelles, les ovules, de manière asynchrone.

La reproduction intervient en été.

Spermatozoïdes et ovules sont libérés dans l’eau de mer où se déroule la fécondation.
Elle donne naissance à des œufs au sein desquels un court développement embryonnaire se produit. Sa durée est de l’ordre de 24 heures.

L’éclosion des œufs libère des larves munies de flagelles, appelées cœloblastulas.
Elles gagnent le fond et peuvent s’y déplacer par reptation pendant trois semaines avant de se fixer et se transformer en individus juvéniles à la faveur d’une métamorphose.

L’espèce est par ailleurs capable de reproduction asexuée par bourgeonnement.
Des excroissances sont formées par des multiplications cellulaires de type mitotique, puis se détachent de l’individu parent avant de donner naissance à un nouvel individu.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche LE GRANCHÉ Philippe, BRETON Gérard, in : DORIS, 28/10/2014 : Polymastia penicillus (Montagu, 1814) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=557)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)

le site Marine species identification portal (en anglais – adresse http://species-identification.org)