Semaine 11-2015

Une citation

« L’opinion est la reine dans le monde parce que la sottise est la reine des sots. »

N. Chamfort

 

Une image

Groseille de mer
Groseille de mer (Roscoff, février 2007)

 

La Groseille de mer également appelée Ascidie groseille (Dendrodoa grossularia) est un animal marin du groupe des Urochordés, parmi lesquels elle représente les Ascidies, et plus particulièrement la famille des Styélidés.

Les adultes de cette espèce mènent une vie fixée, sur des rochers, des crampons d’algues voire des coquilles. Affectionnant en particulier les surplombs rocheux et les milieux agités, ils y forment fréquemment des groupes nombreux, relevant du grégarisme.
Ils sont présents depuis la partie basse de la zone intertidale, alternativement couverte et découverte par la marée, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 500 mètres.

 

La Groseille de mer est identifiée à sa forme, sa couleur et sa taille.

Elle ressemble à une petite outre ovoïde, fixée par sa base et munie de deux ouvertures à l’extrémité opposée. Appelés siphons, l’un est inhalant et le siège d’un courant d’eau entrant, alors que l’autre est exhalant et le lieu d’un courant d’eau sortant ainsi que de l’évacuation des fèces et des gamètes.

Le corps de l’animal est entouré d’une tunique flexible de consistance caoutchouteuse et de couleur rouge à brique, les siphons arborant un couleur rouge plus claire.

Il est haut de 20 mm pour un diamètre de 15 mm environ.

 

À l’instar des autres Ascidies (objets des articles des semaines 44-2014, 31-2014, 30-2014, 29-2014, 28-2014 et 27-2014), la Groseille de mer se nourrit de particules en suspension dans l’eau de mer.
Il s’agit de débris et d’organismes planctoniques apportés par le courant d’eau de mer qui la traverse : il entre dans le pharynx par l’intermédiaire du siphon inhalant, traverse sa paroi à la faveur des fentes qui la percent, et sort par le siphon exhalant.
La circulation de l’eau de mer est générée par le battement des cils et des flagelles ornant les cellules pharyngiennes.

Alors que l’eau emprunte les fentes pharyngiennes, les particules dont elle est chargée sont retenues et engluées dans le mucus tapissant cet organe. Elles sont agglomérées et amenées dans un sillon pharyngien cilié et longitudinal qui les achemine vers la portion suivante du tube digestif où elles sont digérées avant que leurs molécules constitutives soient absorbées.

En conséquence la Groseille de mer peut être qualifiée de microphage filtreuse, ou de suspensivore.

 

De même que les autres Ascidies, la Groseille de mer est une espèce hermaphrodite : les individus possèdent à la fois un testicule produisant des spermatozoïdes et un ovaire formant des ovules. Toutefois, ils n’engendrent pas les deux types de gamètes simultanément mais successivement, l’autofécondation étant de cette manière impossible.

La reproduction intervient au printemps et en été mais peut se poursuivre jusqu’à l’automne.
Les individus en phase mâle libèrent leurs spermatozoïdes dans l’eau de mer.
Ils pénètrent dans le corps des individus en phase femelle et y fécondent les ovules, retenus à proximité de l’ovaire. Des œufs sont ainsi formés.

Le développement embryonnaire se déroule au sein de l’individu en phase femelle, qui incube les œufs.
À terme, l’éclosion libère des larves appelées têtards, constituées d’un corps globuleux et d’une queue musculeuse. Elles quittent l’individu incubateur et mènent une vie planctonique brève, d’une durée de 24 heures environ.

Les larves gagnent alors un substrat où elles se transforment en individus juvéniles par une métamorphose.

La durée de vie est de l’ordre de deux ans.

 

Pour en savoir plus, consulter :

le site Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques – Fédération française d’études et de sports sous-marins – adresse : http://doris.ffessm.fr)

et notamment

la fiche ZIEMSKI Frédéric, ANDRÉ Frédéric, in : DORIS, 1/5/2014 : Dendrodoa grossularia (Van Beneden, 1846) (adresse : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=1916)

le site Marlin (The marine life information network – en anglais – adresse http://www.marlin.ac.uk)